Nouméa, capitale de l’ivresse ?

C’est un pavé lancé dans la mare ! Selon Jean-Jacques Urvoas en déplacement en Nouvelle-Calédonie, Nouméa « détient à elle seule , 20% d'ivresse publique de la totalité du territoire national ». Explications.
La consommation d’alcool en Calédonie est un fléau. Et le Garde des Sceaux nous a décerné un carton rouge, mais en grossissant le trait. Une particularité qu'il a mis en exergue lors de sa visite au tribunal de Nouméa ce vendredi 16 décembre. 

Jean Jacques Urvoas au micro d’Isabelle Braouet et Claude Lindor 

©nouvellecaledonie

 

En fait, Jean Jacques Urvoas comparaient les bilans de la police nationale française, hors zone de gendarmerie et préfecture de police de Paris avec la ville de Nouméa.
Le nombre d’ivresses publiques et manifestes (IPM) relevées à Nouméa est impressionnant : 4500 placements en cellule de dégrisement. 
Ramené aux 62 676 cas métropolitains, cela ne fait "que" 14% du total. Triste record quand même.
Rapportée à une population de 10 000 habitants, la moyenne française de ces IPM est de 14,6 contre 22,6 pour la Réunion qui occupe la première place de ce classement ne prenant en compte que l'Hexagone et les départements d'outremer. Un ratio qui culmine à 225 pour Nouméa, soit 10 fois plus. 
 
Au delà, il est des statistiques tout aussi accablantes sur nos comportements alcooliques. 
Notre consommation d’alcool de 9,8 litres par an et par habitant deplus de 15 ans nous situe derrière la Réunion. Mais les conséquences sont tout autres. 
L’alcool est responsable de 51% des accidents de la route.
80% des affaires jugées en correctionnelle regardent des conduites en état d’ébriété. 
Un fléau que toutes les préventions, taxes et autres restrictions de vente n’arrivent pas à endiguer.