De Nouméa à Koumac à la godille

C'est un défi de taille que se lance Jérôme Troyat. Après la traversée vers l'île Ouen en 2013, puis celle de l'Île des Pins en 2014, il se lance dans une traversée de Nouméa à Koumac, en trois jours. 
Une godille, c'est ce petit aviron, situé à l'arrière de l'embarcation. Jérôme Troyat, originaire de Bretagne, maîtrise cette technique de navigation depuis son plus jeune âge. 

"On peut croire que ce sont les bras et le buste mais tout vient du ventre et repose sur les pieds" explique-t-il.

Il a créé sa propre embarcation, un prototype de sept mètres de long sur deux mètres de large, en assemblant deux va'a sans balancier, réunis par une plaque. Pour avancer, pas de moteurs, seulement une rame en bois appelée godille. La manier requiert toute une technique.

"C'est un mouvement en huit, qui se fait comme une hélice. On fait glisser la pale de la rame et le huit se forme pour avoir une vitesse relativement conséquente et avec un effort relatif. Le tout, c'est d'avoir un effort du poignet, une bonne inclinaison et un peu de force"
 

Un habitué des défis nautiques

Jérôme Troyat n'en est pas à son coup d'essai. En 2014, il avait déjà effectué la traversée entre l'Île des Pins et la Grande Terre. Il prévoit de parcourir d'une traite Nouméa-Koumac, soit près de trois jours d'efforts en mer. Si tout se déroule comme prévu, il devrait commencer son périple le 11 janvier. 

"Mon but à moi en sortant de Nouméa, c'est de faire 20 nautiques, soit 35 kilomètres, sortir à la première passe de Warai et ensuite, être à l'extérieur en mer pour longer toute la barrière de corail jusqu'à Koumac. Si les vents sont portants, le courant est contraire sur toute la côte Ouest donc si je m'arrête, je recule" explique le Breton.

C'est un nouveau défi pour ce retraité de 60 ans, qui garde un seul et même objectif en tête : faire connaître la godille à 22 000 kilomètres de sa Bretagne natale. 

Le reportage de Laura Schintu et Gaël Detcheverry. 
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