Malgré la crise du coronavirus, l’essor du véhicule électrique a changé la donne pour l’usine du Sud. L’investissement australien de New Century, financé par la banque Macquarie, va relancer le site calédonien. Et il rebat les cartes avec la Chine.
La France, l’Australie et la Nouvelle-Calédonie ont donné leur feu vert au rachat de Vale NC par New Century. Le géant bancaire australien Macquarie finance l’opération de rachat. Une banque canadienne de Toronto défend les intérêts de Vale.
Vale, le géant brésilien des matières premières, est entré dans une négociation exclusive avec la compagnie minière australienne New Century Resources. Elle doit aboutir au rachat de Vale-NC.
L’entité industrielle, qui comprend le gisement minier de taille mondiale de Goro et l’usine du Sud, produit du nickel et du cobalt destinés au marché des batteries pour les véhicules électriques. Dans un contexte de guerre froide commerciale entre la Chine, les Etats-Unis et l’Australie, la candidature du chinois MCC - qui a ouvert une antenne discrète via la société Lygend à Nouméa - a été écartée. "La France a une entente stratégique avec l’Australie qui est préoccupée par la montée en puissance de la menace militaire chinoise dans la région. Après l’énorme contrat des sous-marins, on poursuit l’alliance, cette fois dans le nickel, c’est logique. Et donc, c’est tout sauf les chinois en Nouvelle-Calédonie et bienvenue aux australiens" a analysé Philippe Chalmin, économiste et historien des matières premières.
Pourquoi Vale à Toronto ? Sa filiale canadienne est à l’origine du projet de l’usine du Sud, porté initialement par l’International Nickel Company (Inco) qui a une histoire ancienne avec la Nouvelle-Calédonie. Rien d’étonnant dans ces conditions, à ce que Inco, passée sous le contrôle de Vale, ait supervisé l’opération. La Royal Bank of Canada est citée par un acteur du dossier, comme possible intermédiaire.
Sous réserve de négociations réussies dans un délai raisonnable, New Century détiendra la majorité du capital de VNC, tandis que la Société de participation minière du Sud calédonien conservera les 5 % restants, ce qui préservera les intérêts de la Nouvelle-Calédonie.
Vale a annoncé pour la première fois son intention de quitter ses activités dans le nickel en Nouvelle-Calédonie, le 2 décembre 2019. Dans son bilan annuel, le brésilien avait révisé à la baisse ses prévisions de production de nickel pour 2020, passant de 240 000 à 210 000 tonnes, tenant compte de la perte anticipée de la production de VNC.
Amy Hinton, journaliste au Metal Bulletin de Londres, dont la publication fait autorité dans le secteur de la finance et de l’industrie des matières premières, a rappelé que "l’actif fragilisé du Pacifique Sud (Vale-NC ndlr) a représenté un fardeau financier pour Vale depuis le début de ses activités en 2010, la société ayant de nouveau absorbé 250 millions de dollars de dette contractée en 2019..."
Le cours du nickel finit la semaine en légère hausse à la Bourse des métaux de Londres.
Vendredi soir, aprés clôture du LME, le nickel vaut 12.375 $/t + 1,10 % [Semaine + 0,90 %]
Négociation exclusive
Vale, le géant brésilien des matières premières, est entré dans une négociation exclusive avec la compagnie minière australienne New Century Resources. Elle doit aboutir au rachat de Vale-NC.
Intérêt régional australien
L’entité industrielle, qui comprend le gisement minier de taille mondiale de Goro et l’usine du Sud, produit du nickel et du cobalt destinés au marché des batteries pour les véhicules électriques. Dans un contexte de guerre froide commerciale entre la Chine, les Etats-Unis et l’Australie, la candidature du chinois MCC - qui a ouvert une antenne discrète via la société Lygend à Nouméa - a été écartée. "La France a une entente stratégique avec l’Australie qui est préoccupée par la montée en puissance de la menace militaire chinoise dans la région. Après l’énorme contrat des sous-marins, on poursuit l’alliance, cette fois dans le nickel, c’est logique. Et donc, c’est tout sauf les chinois en Nouvelle-Calédonie et bienvenue aux australiens" a analysé Philippe Chalmin, économiste et historien des matières premières.Vale négocie via le Canada
C’est la branche nickel de Vale à Toronto, au Canada, qui a accordé une période d'exclusivité de 60 jours au spécialiste australien du minerai de zinc New Century Resources. Elle a piloté l’opération, avec la direction de Vale en Nouvelle-Calédonie, afin de négocier la vente de sa participation à hauteur de 95% dans (VNC).Pourquoi Vale à Toronto ? Sa filiale canadienne est à l’origine du projet de l’usine du Sud, porté initialement par l’International Nickel Company (Inco) qui a une histoire ancienne avec la Nouvelle-Calédonie. Rien d’étonnant dans ces conditions, à ce que Inco, passée sous le contrôle de Vale, ait supervisé l’opération. La Royal Bank of Canada est citée par un acteur du dossier, comme possible intermédiaire.
New Century a les atouts en main
Sous réserve de négociations réussies dans un délai raisonnable, New Century détiendra la majorité du capital de VNC, tandis que la Société de participation minière du Sud calédonien conservera les 5 % restants, ce qui préservera les intérêts de la Nouvelle-Calédonie.Vale a annoncé pour la première fois son intention de quitter ses activités dans le nickel en Nouvelle-Calédonie, le 2 décembre 2019. Dans son bilan annuel, le brésilien avait révisé à la baisse ses prévisions de production de nickel pour 2020, passant de 240 000 à 210 000 tonnes, tenant compte de la perte anticipée de la production de VNC.
Amy Hinton, journaliste au Metal Bulletin de Londres, dont la publication fait autorité dans le secteur de la finance et de l’industrie des matières premières, a rappelé que "l’actif fragilisé du Pacifique Sud (Vale-NC ndlr) a représenté un fardeau financier pour Vale depuis le début de ses activités en 2010, la société ayant de nouveau absorbé 250 millions de dollars de dette contractée en 2019..."
Macquarie bank apparait
"New Century n'endosserait aucune dette dans l'acquisition potentielle, le gouvernement français devrait continuer à aider la Nouvelle-Calédonie avec l'aide financière nécessaire pour faire fonctionner Goro Nickel et l’usine du Sud " croit savoir la journaliste du Metal Bulletin de Londres, citant une source proche de la négociation. Comme l’indiquait la 1ere, c’est sans doute la banque australienne Macquarie, spécialisée dans les investissements en matières premières, qui garantirait le financement de l’opération de rachat de Vale-NC, avec le feu vert du gouvernement australien.Exit la Chine ?
Si l’acquisition réussit, la société prévoit de devenir un fournisseur majeur de nickel et de cobalt pour l’industrie des véhicules électriques, a déclaré Pat Walta le PDG de New Century, le repreneur potentiel de VNC. Le nickel et le cobalt produit par New Century dans l’usine du Sud pourraient alors alimenter prioritairement les sites de production des Etats-Unis, du Japon et de l’Union européenne: Exit la Chine ?Le cours du nickel finit la semaine en légère hausse à la Bourse des métaux de Londres.
Vendredi soir, aprés clôture du LME, le nickel vaut 12.375 $/t + 1,10 % [Semaine + 0,90 %]