La Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu signent leur premier accord de commerce

Signature de l'accord de commerce Calédonie-Vanuatu le 23 avril 2019, à la Communauté du Pacifique.
Il était attendu depuis plusieurs semaines: mardi après-midi, la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu ont paraphé à Nouméa un accord de commerce bilatéral. L’objectif: faciliter les échanges. 
Pour la première fois, la Nouvelle-Calédonie signe un accord commercial international avec un pays indépendant. Cet accord, en projet depuis plusieurs semaines et paraphé mardi à Nouméa, prévoit la suppression ou la réduction de taxes douanières sur certains produits. Un texte rédigé avec les acteurs économiques du Caillou.
 

Coup de pouce économique

Pour le groupe d’entreprises que représente le cluster New-Caledonia trade and invest, il va donner un coup de pouce à l’activité économique. «Aujourd’hui, à travers cet accord, à travers un certain nombre de produits calédoniens et vanuatais, nous allons supprimer les droits de douane», résume Alban Goullet-Allard pour NCT&I. «Ça va permettre aux entreprises calédoniennes ou vanuataises qui n’arrivaient pas à se positionner, puisqu’elles n’étaient pas suffisamment compétitives, de pouvoir le faire.»
 
 

Capacités de production

«Sachant, ajoute-t-il, que nous avons des volumes de production limités. Mais nous avons des capacités de production quand même importantes par rapport à la taille de nos marchés respectifs. Ça va nous permettre de faire un treizième ou un quatorzième mois de chiffre d’affaires, de maintenir certains emplois…»
 

Une quarantaine de produits

Si la Calédonie a signé ce partenariat, c’est d’une part pour mieux s’intégrer à la région, mais surtout pour soutenir l’exportation. En tout, 38 produits différents sont concernés, dans les secteurs de l’agriculture, de de l’industrie, du BTP, de l’agroalimentaire et des équipements. 
  

«Pas de concurrence déloyale» mais «des complémentarités»

«Les produits qui seront échangés ont été négociés entre acteurs économiques», souligne le président du gouvernement calédonien, Philippe Germain. «Il n’y a pas de concurrence déloyale entre les deux territoires. Il y a, le cas échéant, des complémentarités. C’est ce qu’on peut avoir dans l’agriculture. La Nouvelle-Calédonie favorise son agriculture et interdit les importations quand nous sommes en pleine production. Inversement, dès lors qu’on n’a plus de production locale, on importe ces produits de l’extérieur. Hé bien, l’idée sera de privilégier des importations en provenance du Vanuatu, dès lors que les productions existent.»
 
Jus d'ananas du Vanuatu.
 

Le kava ou les fruits

Cet accord doit également permettre aux entreprises du Vanuatu d’augmenter leur production. «Ça donnera peut-être plus de volonté de développer des secteurs agricoles tels que le kava, mais aussi les fruits», réagit Charlot Salwai, Premier ministre vanuatais, en prenant l’exemple de l’ananas. Un comité de suivi sera prochainement mis en place. Il aura la charge de veiller à la mise en œuvre de l’accord et de faire, si nécessaire, évoluer la liste des produits concernés. 

Le reportage de Brigitte Whaap 
©nouvellecaledonie