De nouveaux blocages ce lundi 30 mai à l’entrée de Nouméa à l’appel de l’Association citoyenne de Nouvelle Calédonie. Ou plutôt des barrages filtrants.
Le blocage des dépôts de carburant
Aucun camion de ravitaillement des stations-service ne pouvait sortir des dépôts de carburant situés à Ducos depuis minuit. Les manifestants ont en revanche laissé passer les camions qui devaient ravitailler les mines, le Betico, ou les avions.
"Nous sommes mobilisés devant les deux dépôts de carburant de Ducos, celui de Numbo et celui de Shell" explique Florent Perrin, le président de l’Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie, à l’origine du mouvement.
Une "baisse immédiate" des prix de l’alimentation et du carburant
Un mouvement qui s’inscrit dans la lutte contre la vie chère. Et le collectif a bien l’intention de durcir ses actions. Jusqu’à mercredi s’il le faut, prévient son président qui réclamait un rendez-vous avec le gouvernement et les trois opérateurs pétroliers. Avec ces derniers, un rendez-vous a été fixé dans la matinée pour cet après-midi à 16 h. Cette réunion devait déterminer la suite de l'action. Mais la réunion ne s'est toujours pas tenue selon nos informations.
"On est passé à un niveau supérieur parce qu’on n’a toujours pas de nouvelles du gouvernement. (…) Là, c’est plus possible, tout continue d’augmenter et les mesures qui sont prises aujourd’hui ne sont pas suffisantes" poursuit Florent Perrin.
L’Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie réclame "une baisse immédiate du prix de la nourriture par un blocage des prix, et une baisse sur le prix du carburant qui devient impossible pour toute la population".
Début mai, le gouvernement avait annoncé des premières mesures pour lutter contre l’inflation, qui concernaient notamment les taxes sur les carburants. Un bouclier qualité prix est également lancé dès ce 1er juin sur les fruit et légumes.
Des mesures jugées insuffisantes par les manifestants qui entendent maintenir la pression, alors que les discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux se poursuivent sur la vie chère.
Par ailleurs, un texte étudié en commission du Congrès sera examiné en séance publique, ce lundi. Il donne la possibilité au président du gouvernement de moduler mensuellement le niveau des taxes à l’importation. S’il est voté, une baisse de 8 francs CFP de taxe par litre sera appliquée, dès le 1er juin, sur le gasoil. Moins de changement, en revanche pour l’essence, qui devrait diminuer de 1,3 franc CFP par litre, selon la Direction de l'industrie, des mines et de l'énergie (Dimenc).
Sur le terrain, les livraisons de carburant ont repris en milieu de journée et la tension est retombée.
Le reportage d'Erik Dufour et David Sigal.