Un nouveau bouclier qualité-prix activé le 1er juin pour les fruits et légumes

Pénurie et hausse des prix vont de pair sur les étals de fruits et légumes.
Pour lutter contre l’inflation, un accord interprofessionnel a acté mardi 24 mai, la mise en place d'un nouveau bouclier qualité-prix de fruits et légumes. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a approuvé, mercredi, sa mise en œuvre, au 1er juin. Un panier de 6 kg sera proposé à 2 500 francs CFP.

C’était l’une des promesses du gouvernement Mapou, à l’issue de la première réunion contre la vie chère, le 16 mai dernier. Un nouveau bouclier qualité-prix concernera un panier de 6 kg kilos de fruits et légumes. Il sera obligatoirement proposé par toutes les enseignes de plus de 500 m2, pour un tarif de 2 500 francs CFP. Soit une moyenne de 416 francs CFP par kilogramme. La signature de l'accord confirmant son instauration a eu lieu, mardi 24 mai, au siège du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Le lendemain, l'institution a approuvé le texte. Sa mise en œuvre aura lieu au 1er juin.

Quelle composition ?

L'assortiment du panier de trois légumes et deux fruits, locaux ou importés, sera effectué librement par les 41 points de vente à partir de la liste de fruits et légumes suivant : 

Liste des fruits et légumes du panier du bouclier qualité-prix

Au moins quatre mois de test

Le bouclier qualité-prix sera testé sur une période de quatre mois, voire plus si besoin est.

"Cette année, on a eu des phénomènes climatiques qui ont retardé la production, et ça, on oublie des fois qu'on est aussi soumis aux intempéries et on a eu une production qui s'est décalée, c'est pour ça qu'on est en tension sur les fruits et légumes et que les prix ont augmenté" explique Frédéric Pratelli, le président de l'interprofession fruits et légumes. "Aujourd'hui, on considère que quatre mois, ça permet de réguler pour une période où on est encore en forte tension, et qu'au-delà des quatre mois, on sera dans des périodes où le marché va se réguler par lui-même, et que la production va retomber à des prix qu'on considère comme normaux. Maintenant, c'et une période transitoire qui nous permet d'évaluer le dispositif. Si ce dispositif a vocation à être maintenu, il le sera". 

Repenser la filière fruits et légumes

En parallèle, gouvernement et signataires de l'accord s'engagent à repenser l'ensemble de la filière fruits et légumes.

"Il faut que d'ici la fin de l'année, on organise mieux les choses pour ne plus avoir d'un côté les importateurs qui font venir les fruits contestés parfois par les producteurs qui se disent, 'moi, j'ai encore des produits bord du champ'. Donc, c'est ces discussions là que je vais avoir avec eux pour que d'ici la fin de l'année, on établisse bien à quel moment on ouvre, à quel moment on ferme, et pour quels produits" explique de son côté Adolphe Digoué, membre du gouvernement en charge de l'économie et de l'agriculture. 

Le dispositif reprend, dans ses grandes lignes, celui mis en place, fin 2019, pour éviter un rebond inflationniste à l’issue de la fin de la période d’encadrement des marges mise en place lors de l’entrée en vigueur de la TGC. Cette fois, le contexte est différent, il n’est plus question de crainte de hausse des prix mais d’inflation bien réelle. Les prix des fruits et légumes ont augmenté de +2,4% en avril.

Un premier bouclier critiqué

A l'époque, l'absence de diversité dans les fruits et légumes a été critiquée par l’UFC Que choisir, qui a rappelé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande la consommation de 25 fruits et légumes de variétés différentes, par semaine.

Mercredi 4 mai, le gouvernement a dévoilé un premier train de mesures contre la hausse des prix, parmi lesquelles figure l'instauration d'un bouclier qualité-prix. 

Les discussions se poursuivent également sur la mise en place d'un bouclier qualité-prix sur la viande et le poisson et sur l'élaboration d'une liste d'une cinquantaine de produits dont le prix sera plafonné. Le recrutement de dix releveurs de prix, dont deux à Koné et huit à Nouméa, qui se déplaceront également aux îles Loyauté, a été confirmé.

Le reportage de Caroline Antic-Martin et Cédric Michaut :

Le gouvernement dresse un point d'étape à retrouver ci-dessous :

Quatorze signataires autour de la table

Mardi, l'accord interprofessionnel a été signé, en présence d'Adolphe Digoué, membre du gouvernement en charge de l'économie, par l'Interprofession fruits et légumes de Nouvelle-Calédonie (Ifel), qui regroupe : 

  • Arbofruits, l'association des arboriculteurs
  • Le Réseau professionnel pour une agriculture innovante et responsable (Repair)
  • Bio caledonia
  • La Coopérative agricole Coop1
  • Le Groupement agricole producteur côte Est (Gapce)
  • Le syndicat des commerçants de Nouvelle-Calédonie
  • Le syndicat des importateurs et distributeurs de Nouvelle-Calédonie (SIDNC)
  • La Fédération des industries (Finc)
  •  Le syndicat des restaurateurs

Le document est également ratifié par :

  • La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA)
  • Le groupe SCIE distribution
  • Le syndicat des grossistes
  • Kenu In distribution