Toujours près, jamais gagnants. Les clubs calédoniens, comme les sélections, restent en deça de leurs rivaux néozélandais dans les grandes compétitions. Nouvelle démonstration en O'League, après l'humiliation subie par les Cagous en finale du tournoi qualificatif pour le Mondial U17 (0-7).
Trois demies, trois échecs consécutifs
Les confrontations passent et l’espoir est à chaque fois déçu. Une fois encore, un club calédonien s’incline en demi-finale de la principale compétition de club d’Océanie. Gaitcha n’avait pas trouvé la faille en 2015 contre Auckland City (0-1). Magenta non plus l’an dernier contre Team Wellington (0-2). Rebelote en 2017 pour l’ASM face au même adversaire (3-9). La différence entre Kiwis et Cagous ? Une question de moyens financiers pense certains. De manque d’ambition des dirigeants, pour d’autres. Peut-être. Mais sur le terrain, c’est surtout le niveau de rigueur tactique et de maîtrise des émotions qui fait la différence.
Les mêmes erreurs se répètent
Quand l'AS Magenta perd 2-0 dans le dernier carré de l’édition 2016, elle concède un penalty dans le dernier quart d’heure, et un but à la suite d’un dégagement raté du gardien. Quand Magenta concède le nul 2-2 lors de la demi-finale aller cette année, elle prend le premier but sur penalty après une main dans la surface, pour contrer le tir d'un joueur laissé seul en retrait à 20 mètres sur un corner. Le deuxième but néozélandais, lui, intervient à la suite d'une longue touche que reprennent consécutivement deux joueurs de Team Wellington, Bevin étant oublié au second poteau.
Et quand Magenta se fait assommer 7-1 en demi-finale retour, dimanche dernier, c’est après l’expulsion de l’un de ses stoppeurs pour deux cartons jaunes à la suite d’interventions ratées à 50 mètres de ses cages en fin de première mi-temps. La première, un tacle glissé pour empêcher un ailier de déborder côté gauche, quelques mètres après la ligne médiane. La seconde, une main pour empêcher une contre-attaque, toujours au milieu de terrain.
Et quand Magenta se fait assommer 7-1 en demi-finale retour, dimanche dernier, c’est après l’expulsion de l’un de ses stoppeurs pour deux cartons jaunes à la suite d’interventions ratées à 50 mètres de ses cages en fin de première mi-temps. La première, un tacle glissé pour empêcher un ailier de déborder côté gauche, quelques mètres après la ligne médiane. La seconde, une main pour empêcher une contre-attaque, toujours au milieu de terrain.
Le mental fait défaut
Avant d'affronter le champion de Nouvelle-Zélande dans le dernier carré de la O'League, Alain Moizan s'était confié à NC1ère et à Jeannette Peteisi sur les chances de son équipe. Il avait rappelé les moyens supérieurs dont disposent les Kiwis, leur statut de semi-professionnels, et la qualité de leur entraînement, "supérieure". Mais l'ancien joueur de Monaco, Saint-Etienne et Lyon, avait aussi évoqué la problématique du mental pour ses troupes. "Ce qui est difficile, c'est de faire comprendre aux joueurs que la O'League, c'est un autre match que la Super Ligue. Souvent, ce n'est qu'une simple rencontre pour eux. Ils jouent au foot, ils s'amusent. Moi je leur dit, 'je suis là pour gagner, pas pour m'amuser". C'est essayer de leur faire passer ce message dans leurs têtes, pour être dans les meilleures dispositions. A savoir, beaucoup d'efficacité et beaucoup de rigueur".
Trop de pression ?
Cette rigueur, il en a beaucoup manqué dans le placement au match retour. Dès la 5e minute, le latéral Jean-Christ Wajoka rate le ballon sur une ouverture côté gauche qui permet à Stevens de s'échapper. Jérémie Dokunengo, le stoppeur de l'ASM est pris de vitesse. Steve Ixoée, lui, est sorti de ses cages. Alors que l'ailier kiwi rentre dans la surface, le gardien recule, ne sait plus se situer par rapport à sa ligne de but, et ne parvient pas à stopper le tir. Des erreurs en série qui coûtent cher. Dans la foulée, positionnée toujours trop haut pour récupérer le ballon, la défense se fait une fois de plus surprendre par Ben Harris. L'attaquant, déséquilibré dans la surface, aurait du bénéficier d'un penalty. Ce même Harris qui manquera par la suite le 2-0 sur un tir croisé, frôlant le poteau. Dans les vingt premières minutes, Magenta pouvait prendre trois buts.
Offensivement, l'équipe a également souffert. Beaucoup trop d'imprécisions dans des passes, pas suffisamment appuyées, mal orientées. Trop de pertes de balles pour briller.
Offensivement, l'équipe a également souffert. Beaucoup trop d'imprécisions dans des passes, pas suffisamment appuyées, mal orientées. Trop de pertes de balles pour briller.
Une agressivité à maîtriser
Bien utilisés, la tenacité et le pressing des joueurs calédoniens sont des armes redoutables. A l'aller, elles avaient permis de récupérer de nombreux ballons dans le camp adverse et de marquer le premier but très rapidement après une interception de Welepane. Mais dimanche, ces deux consignes, respectées maladroitement, se sont retournées contre Magenta. Fébriles, les hommes d'Alain Moizan ont multiplié les fautes trop évidentes et écopé de quatre cartons jaunes en première période, deux pour le défenseur Wadriako, un pour l'attaquant Poulawa, et un (sévère) pour le latéral Maitran. L'agressivité - pas toujours bien jugée - a fragilisé les troupes, finalement réduites à 10 juste avant la pause. Dommage. Avec un but de retard, en étant mené 2-1, l'ASM conservait toutes ses chances de revenir au score, et pourquoi pas d'aller en prolongations. A condition de rester à 11 contre 11 sur la pelouse ...