Sixièmes sur huit
Ils se sont accrochés jusqu'au bout. Ce vendredi à l'Arène du Sud de Païta, les moins de 17 ans calédoniens ont remonté les douze points de retard du premier quart-temps (9-21) pour revenir à égalité dans l'ultime période (47-47), à neuf minutes du terme. Les contre-attaques en fin de rencontre n'ont pas été bien gérées et l'adresse derrière l'arc des Guamiens a scellé le sort du duel en faveur des visiteurs, 63-58. Yannick Fenuafanote termine meilleur marqueur des Cagous avec 20 points et 10 rebonds. Son frère Ethaniel a lui aussi livré une prestation très propre (14pts 7rbds). Si le jeu a semblé plus collectif, la précipitation et les ballons perdus (31 encore aujourd'hui) ont une nouvelle fois pesé lourdement dans ce revers, le quatrième en six matchs.
Du positif et des regrets à entendre
Au coup de sillet final, l'entraîneur de la sélection masculine, Jo Delaunay-Belleville, a dressé un bilan sans concession :
Après la phase de poule, il avait sensibilisé ses troupes sur la nécessité de limiter les dribbles, de passer plus rapidement et souvent le ballon, et de stopper l'hémorragie des ballons donnés aux adversaires (43, 40 et 37). Tout n'a pas été parfait par la suite et notamment la claque reçue face à des Samoans plus grands et plus rôdés en quart de finale (120-50). Mais au rayon des regrets, certains dépassent la sphère du terrain :" Je pense que c'est un bon tournoi. Il ne faut pas oublier que c'était une première pour de nombreux jeunes, et pour moi en tant que coach. Une bonne expérience pour tous, pour avancer. Il faudra s'améliorer. Travailler le physique, les détails qui nous fait perdre les matchs : manque d'adresse, de lucidité, de concentration. Quand on mène, on se relâche, et après on laisse partir l'adversaire ".
" J'espère être moins seul à l'avenir. On était deux à coacher. Nous n'avons pas eu d'aide extérieure. Rien du tout. On a fait le travail qu'il fallait et les jeunes ont tout donné. Il y a une très bonne jeunesse qu'il faut suivre. On est déjà au mois d'août, et en une semaine aux Océania, les joueurs ont disputé autant de rencontres qu'en club depuis le début de l'année. Il y a un travail à faire. Et il faut regarder ailleurs. En quarts, Samoa n'a aligné qu'un seul joueur évoluant dans un club du pays. Les autres sont en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Il faut permettre à nos jeunes de partir "
Un constat lucide. Le territoire doit trouver des solutions pour générer plus de match en jeunes alors que seuls cinq clubs du territoire affichent toutes les catégories. Cela n'empêche cependant pas de sortir de bons joueurs. Les prestations des intérieurs Fenuafanote et Brian Taputu ont plu lors des Oceania. L'activité de ce dernier, aussi bien en défense qu'en attaque, peut servir de modèle à ses partenaires.
Les filles, 6e elles aussi
Côté féminines, avec une équipe très jeune, le groupe de Landry Peu a su atteindre les quarts de finale. Il a chuté de 19 points face à Samoa. Dans le match pour la 5e place, les filles se sont inclinées de peu devant Guam 72-75 avec 24 points et 10 rebonds de l'intérieure Célia Puleoto et 22 points d'Enola Sangarne. Deux joueuses souvent en vue. La capitaine Leilani Tartas nous confiait après le match contre les Samoanes sa satisfaction de jouer une compétition de cette envergure, au milieu d'autres basketteuses de différents horizons.
" Cela fait du bien d'avoir cette concurrence. On a besoin de confrontations. C'est ce qu'il nous manque en Nouvelle-Calédonie ". Leilani Tartas, capitaine des U17
Relativiser le niveau des Oceania
Pour le conseiller technique, Angelo François-Elocie, leur parcours est une satisfaction. Et pour les filles, comme les garçons, le tableau ne doit pas être trop noirci, explique t'il :
" Le bilan n'est pas si négatif. Même si les garçons ont perdu largement contre Samoa, les filles ont démontré de belles choses. Elles étaient très jeunes : 13, 14, 15 ans maximum. Pour nous, c'est quelque chose de viable. On va pouvoir travailler là-dessus. Et puis quand on découvre un tournoi, on est plus ou moins stressé, bloqué. Je pense que certains, quand ils vont revenir sur ce genre d'épreuve, sauront à quoi s'en tenir. Mais il faudra bien sûr travailler, passer un niveau au-dessus ".
Les dirigeants du basket calédonien envisagent des pistes d'évolution dans un contexte concurrentiel très fort dans le Pacifique.
Le développement de la pratique et des fondamentaux, au travers du 3 contre 3 en fait partie.
Les responsables de clubs comme Jean-Marc Delaveuve demandent eux plus de matchs pour les jeunes le week-end.
La fédération océanienne met également la main à la patte pour aider les petits poissons dans la région.
Regardez ce reportage (images de Christian Favennec / montage Clémentine Prévot / mixage de Cyril Toma) :