Carole Baillou est soignée depuis plusieurs années pour un cancer, aujourd’hui en rémission. Mais la chimiothérapie, la radiologie et aujourd’hui l’hormonothérapie, ont abimé son apparence physique : la peau, les cheveux, les cils et sourcils... Ce qui paraît accessoire devient essentiel pour ces femmes.
"Sur le moment, j’ai traité la maladie, le plus dur. J’étais dans le combat. Je n’ai absolument pas pensé à mon esthétique, à mon estime de soi, explique Carole Baillou, assistante administrative. C’est après ça, quand on doit reprendre une vie active, quand on n’a plus cette étiquette de malade, qu'il faut reprendre confiance en soi, se réapproprier son corps."
Soin du visage, des ongles et auto-maquillage
Elsa Granier est socio-esthéticienne, une spécialité qu’elle exerce à l’hôpital et à la clinique en collaboration avec la ligue contre le cancer. Au cours de sa formation, elle a appris les grands principes de la maladie, des traitements et de leurs effets secondaires. Par ailleurs, depuis peu, une gamme de produits spécifiques est arrivée sur le territoire. La prise en charge esthétique de ces malades n’est donc pas anodine.
La socio-esthétique se fait par plusieurs ateliers proposés aux femmes. "Je vais commencer par la thématique soin du visage. L’idée est de leur apprendre à utiliser les bonnes crèmes, les bons démaquillants, les produits adaptés pour s’occuper elles-mêmes de leur visage, détaille Elsa. Ensuite, il y a l’atelier pour les ongles. C'est tout ce qui est choix des produits pour s’occuper des ongles. Ensuite, on va avoir l’auto-maquillage pour apprendre soi-même à se maquiller : retracer ses sourcils, parce que parfois, on n’en a plus à cause du traitement et maquiller ses cils…Le dernier atelier, c’est le conseil en image avec le choix des perruques, des bandeaux et le nouage des bandeaux pour apprendre à se faire une coiffure sympa…"
"Ça remonte notre image de nous-mêmes"
Carole Baillou se réapproprie peu à peu son visage et son corps. Les ateliers d’Elsa Granier lui permettent aussi d’offrir une autre image que celle de malade à son entourage. "Dès que je suis maquillée, dès que je fais la moindre chose sur mon visage, on me dit que j’ai bonne mine, que je vais bien, raconte Carole Baillou. Et le contraire, si je ne fais rien. Ça a quand même un impact. Avec les traitements, le corps est affaibli intérieurement et extérieurement. Le fait de prendre soin de soi, ça remonte notre estime, notre image de nous-mêmes. Au quotidien, ça fait du bien."
La socio-esthétique est aujourd’hui reconnue comme un véritable soutien dans le traitement du cancer du sein. Être mieux dans son corps, dans sa peau est une étape indispensable au processus de guérison.