Le dispensaire de Ouégoa devrait rouvrir ses portes lundi prochain. Décision prise ce mercredi par la cellule de concertation créée la semaine dernière après un énième incident survenu il y a deux semaines au centre médico-social.
Cédrick Wakahugnème •
Les portes du dispensaire sont toujours closes, les annexes fermées à Bondé et à Paiamboa. Cela fait maintenant deux semaines que la population de Ouégoa est privée de soins. Une situation difficile pour ces habitants contraints à se déplacer sur les autres communes. Sans compter, les tribus où les déplacements de malades deviennent un casse tête chinois. « C’est très dur surtout dans les tribus où nos gens sont obligés de descendre sur Koumac ou Pouébo pour trouver un médecin », confie Barnabé Pébou-Polaéoué, le sénateur coutumier de l’aire Hoot Ma Whaap. « Aujourd’hui, la population doit prendre les navettes ou les taxis pour s’y rendre mais le prix est exorbitant surtout pour les personnes âgées », poursuit-il. Cette fermeture est la conséquence d’une énième incident survenu il y a deux semaines au dispensaire de la commune. Un patient très énervé avait alors agressé le médecin chef.
Obtenir des garanties
Il devenait donc urgent de trouver une solution pour sortir de cette crise. La semaine dernière, une cellule de coordination a été créée sous l’autorité du Maire. Celle-ci est missionnée pour mettre en place un plan d’action et de prévention. Cette première rencontre avec la population avait un seul objectif : obtenir des garanties pour une possible réouverture. « Il était important de rassembler cette cellule », indique Jean-Claude Atéa, le directeur de la DASSPS Nord, « mais surtout d’entendre la population. Nous faisons vraiment appel au civisme de chacun pour garantir et défendre cet outil ». Même son cloche du côté de la Mairie. En l’absence du maire, la 2ème adjoint en charge de la santé et du social a réitéré son souhait que ces actes cessent. « Chacun est conscient que cette fermeture pénalise l’ensemble de la population », assure Fonciane Ouahio, « mais c’est ensemble que nous pourrons trouver des solutions ».
Une coutume de pardon au dispensaire
Après une heure de discussion, les langues se délient. La nécessité d’une réouverture du dispensaire et de ses annexes devient urgent. Après une réponse sur le volet judiciaire apportée par la gendarmerie, une réponse coutumière est attendue dès ce jeudi. « Il a été décidé aujourd’hui, avec les autorités coutumières notamment, qu’une coutume se fera ce jeudi pour demander pardon et réparer l’acte qui a été commis », explique Jean-Claude Atéa, responsable de la DASPSS Nord. Une coutume de pardon vue comme la condition d’une réouverture du dispensaire à compter de lundi. La cellule de coordination sera toutefois maintenue, afin de réfléchir d’une manière générale à la vie citoyenne de la commune et pouvoir proposer des actions qui iront dans le sens de la cohésion.