Crise en Nouvelle-Calédonie : Deux blessés graves après des échanges de tirs avec les forces de l’ordre, à Païta

Un barrage au col de la Pirogue à Païta le lundi 27 mai 2024
Deux personnes ont été grièvement blessées par les gendarmes ce lundi après-midi, au col de la pirogue. Selon le procureur, les forces de l’ordre ont ouvert le feu après avoir été la cible de tirs.

Le calme est encore loin d’être revenu sur le Caillou. Ce lundi, vers 16 h, un déplacement des forces de l’ordre du côté de Païta a tourné à l’affrontement. Selon le procureur de la République, des gendarmes mobiles "en position de repos" circulaient dans le sens Tontouta-Nouméa quand leur véhicule de location a été "délibérément percuté par l’arrière, par un véhicule de type pick-up" après le passage d'un barrage sur la RT1, à hauteur de la tribu de Saint-Laurent.

Blessés à la tête et au bras

Dans un communiqué, Yves Dupas précise que "dans ce véhicule pick-up, plusieurs hommes armés [ont ouvert] le feu en direction du véhicule [de location], ce qui [a] conduit deux gendarmes à faire usage de leur arme de service, dans une action de riposte".

"Deux personnes parmi les agresseurs [ont été] blessées, l’une à la tête et l’autre au niveau du bras". Le procureur précise que les victimes ont été prises en charge par un médecin militaire puis transportées "immédiatement" au Médipôle par les gendarmes.

Une enquête ouverte

Le parquet a ouvert ce lundi une enquête diligentée par la section de recherches de Nouméa pour  "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique". Des techniciens en identification criminelle et des balisticiens ont été dépêchés sur les lieux pour procéder aux constatations.

Les enquêteurs ont également été chargés d'auditionner les gendarmes qui ont fait usage de leur arme. En revanche, le véhicule pick-up, qui avait pris la fuite, était toujours introuvable, ce lundi soir.

La route vers l'aéroport bloquée "jusqu'à nouvel ordre"

Peu avant le communiqué du procureur de la République, le relais de la CCAT de Païta donnait une toute autre version des faits. Selon la cellule de coordination des actions de terrain, des automobilistes ont profité du déblaiement de la RT1 menant à l'aéroport "pour passer à vive allure en ouvrant le feu à balles réelles sur [des] jeunes positionnés aux abords de la route de la tribu de Saint-Laurent". La CCAT n'évoque pas la présence de gendarmes dans cette fusillade et précise que les victimes étaient à terre et non dans un véhicule.

En réponse, la cellule a annoncé que "la route entre le col de la Pirogue jusqu'à la tribu de Bangou ainsi que l'accès par le littoral [seraient] fermés à la circulation et ce jusqu'à nouvel ordre". La CCAT qui précise aux "milices de ce pays" qu'elle n'a "jamais engagé quoi que ce soit contre [elles] jusqu'à présent", son "combat [ayant] toujours été dirigé contre l'Etat français contre son projet de loi constitutionnel".