Les autorités de Papouasie ont augmenté la pression, ce lundi, pour forcer des centaines de réfugiés à quitter un camp de rétention australien qui vient d'être fermé, en perçant leurs réserves d'eau et en renforçant les effectifs de police à proximité.
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Objet de vives critiques des organisations de défense des droits de l'homme, le camp de l'île de Manus avait été ouvert par Canberra en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour détenir et traiter les dossiers de demandeurs d'asile. Le 31 octobre, il a été officiellement fermé, ayant été jugé anticonstitutionnel par la Cour suprême locale. Mais environ 600 hommes s'y sont barricadés, alors même que l'eau et l'électricité ont été coupés.
«Trois voitures d'escadrons mobiles de la police, six bus de l'Immigration et deux camions sont devant le portail de la prison», a encore relaté ce journaliste kurde. «Les réfugiés sont très inquiets. Ils pourraient attaquer n'importe quand.»
Refus de «quitter une prison pour une autre prison»
Les migrants ont été priés de se rendre dans trois centres de «transition», et plus d'une centaine ont accepté cette solution. Mais la grande majorité disent craindre pour leur sécurité en raison de l'hostilité de certains habitants. Détenus à Manus depuis plus de quatre ans, la plupart disent surtout qu'ils refusent de «quitter une prison pour une autre prison».«Ils ont déjà démoli nos abris»
Le réfugié iranien Behrouz Boochani, un «porte-parole» des demandeurs d'asile, a affirmé que les services de l'Immigration de Papouasie avaient comblé des puits et percé des réservoirs dans lesquels les réfugiés collectaient l'eau de pluie. «L'Immigration perce des trous dans les réservoirs où nous récupérions l'eau de pluie. Ils ont déjà démoli nos abris», a-t-il écrit lundi dans un tweet.«Trois voitures d'escadrons mobiles de la police, six bus de l'Immigration et deux camions sont devant le portail de la prison», a encore relaté ce journaliste kurde. «Les réfugiés sont très inquiets. Ils pourraient attaquer n'importe quand.»