Parents cherchent accompagnant désespérément

La reprise des vols internationaux au départ et à destination de la Nouvelle-Calédonie est synonyme pour de nombreuses familles de retrouvailles, mais malheureusement pas pour tout le monde. La prise en charge des mineurs non-accompagnés (UM) n’est plus assurée pour les vols avec escales par les compagnies aériennes, laissant de nombreux parents dans le désarroi.

En cette période de vacances scolaires, les annonces de parents cherchant à faire accompagner leur enfant par un adulte sur un vol longue distance se multiplient sur les réseaux sociaux. Car avec la crise sanitaire, les compagnies aériennes n’assurent plus la prise en charge des enfants en cas d’escale.

Les messages sur les réseaux sociaux pour trouver un accompagnant aux enfants voyageant seuls se multiplient en cette période de vacances scolaires.

Véronique, qui ne peut pas partir financièrement, tenait absolument à envoyer son fils de 12 ans dont le papa est décédé, rendre visite à sa famille en Métropole, elle n’a donc pas hésité à en appeler à la solidarité via Facebook : « pour valider le billet, il faut avoir trouvé un accompagnateur, mais le billet il n’est en pré-réservation que pendant 72 heures. Donc pendant 72 heures, c’est la course sur les réseaux sociaux pour trouver quelqu’un pour l’aller et pour le retour. J’ai trouvé deux personnes et je n’ai pas eu d’autres propositions. »

c’est la course sur les réseaux sociaux pour trouver quelqu’un pour l’aller et pour le retour. J’ai trouvé deux personnes et je n’ai pas eu d’autres propositions

Véronique


Un système D qui ne fonctionne pas à tous les coups, et qui n’apporte pas la sérénité de l’accompagnement par du personnel naviguant. Véronique, qui estime être bien obligée de faire confiance a « rencontré la personne qui fait l’aller, c’est une maman qui sera avec sa fille. Pour le retour, la personne est déjà en Métropole. Ce sont mes grandes filles qui la rencontreront avant le retour. »

Presque trois ans sans voir son fils

Tous les parents ne sont pas prêts à laisser leur enfant avec un étranger pour un aussi long voyage. Pour le papa de Lou qui vit avec son fils en Métropole, « c’est totalement impensable », raconte son ex-compagne Laurence qui, elle, vit en Nouvelle-Calédonie. Résultat, Laurence, installée en Calédonie, n’a pas vu son enfant depuis 2019 : « Moi c’est la dernière année où je fais sans, c’est pas possible, c’est difficile pour tout le monde. Quand la pandémie a commencé en France en 2020 on allait acheter le billet pour mon fils, le confinement a été décrété le lendemain. On s’est dit, on arrête tout et on voit ce qui se passe, et en fait ça a été de mal en pis. Moi j’ai essayé de voir pour aller en France mais il n’y avait pas de billet, c’était pas possible, la Calédonie était fermée. En juin dernier, on a pensé à le faire revenir, mais la Calédonie était toujours covid free, il fallait des motifs impérieux. Et maintenant ils ont remis les UM mais que pour les vols directs. Je ne comprends pas. D’autant plus depuis que les vols ont repris. »

Une question d'escale

Aircalin indique effectivement proposer à nouveau le service d’UM pour les enfant de 5 à 11 ans sur les vols opérés par la compagnie. Pas de problème donc pour Sydney, Papeete, et même Tokyo. à condition qu’il s’agisse de la destination finale. Mais les compagnies ne prenant pas les enfants en charge aux escales, le service d’UM n’est, de fait, pas assuré depuis Nouméa. Aircalin assure que ce service sera remis en place dès que les autres compagnies aériennes auront revu leur politique de prise en charge des mineurs non-accompagnés.