Pour le Parti travailliste, le référendum est un échec

Louis Kotra Uregei, président du Parti travailliste.
Pour le Parti travailliste, le résultat de dimanche confirme sa décision de ne pas participer à un scrutin qu'il estimait joué d'avance. Mais doit interroger l'ensemble des indépendantistes sur la suite à donner à leurs revendications. 
 
Le score inattendu du «Oui» et la mobilisation des électeurs indépendantistes ne doivent pas masquer la réalité de la défaite: c'est l'analyse que le Parti travailliste a livré ce mardi après la victoire du «Non» à 56,7 %. Une consultation à laquelle le mouvement appelait à ne pas participer, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'un boycott.
 

«Pas les conditions d'un référendum d'autodétermination» 

«Nous avions dit, lorsque nous avions arrêté notre position, que les conditions ne sont pas celles d'un référendum d'autodétermination, a déclaré son président, Louis Kotra Uregei. Ce "Non" que nous avions prévu a été confirmé dimanche, malgré la campagne intense développée par le FLNKS. Ça a peut-être amené plus de participants au vote, mais ça n'a pas changé la position des non-Kanak et des non-colonisés qui veulent maintenir ce pays sous la tutelle coloniale de la France.» 
 

Attaque

Et de tacler: «Nous, on n'essaie pas de retourner les choses pour faire croire aux militants qu'elles sont positives et leur faire oublier que pendant vingt ans, on a bradé les intérêts du peuple kanak.» L'attaque s'adresse au FLNKS, accusé de renonciations ayant abouti à un scrutin joué d'avance. «Ce résultat interpelle tout le monde, tous les responsables indépendantistes», y compris le Parti travailliste, ajoute Louis Kotra Uregei en posant la question d'une réorganisation des forces en présence.
 

Pour une nouvelle force politique

«On a du temps devant nous, on attend: le cadenassage du FLNKS qui s'est passé pendant toutes ces années, avant ce référendum, est-ce qu'il va perdurer après?, interroge-t-il. Ou est-ce que les gens vont avoir la volonté de s'asseoir à la même table avec les autres? De discuter et qu'on crée les conditions, les bases, d'une nouvelle force politique indépendantiste ensemble, pour finalement gagner ensemble l'indépendance de ce pays…» 

Le reportage de Bernard Lassauce et Michel Bouilliez. 
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