Pas de muguet local cette année pour le 1er mai

Il y aura bien du muguet cette année à offrir à ceux qui vous sont chers le 1er mai. Mais crise sanitaire oblige, pas de production locale, seulement du muguet importé.

A la veille du 1er mai, gros plan sur le muguet que beaucoup offriront à leurs proches. Après une année noire en raison de la crise Covid, les traditionnels brins sont de retour sur les étals calédoniens. Mais comme l’année dernière et pour les mêmes raisons, ce sera sans production locale. 

On peut aussi parfois trouver du muguet synthétique.

Une tradition respectée 

La tige est-elle suffisamment rigide ? Les clochettes suffisamment blanches et parfumées ? Dans une grande surface de Nouméa, l’heure est à la concentration pour choisir son brin de muguet. Un muguet qui fait son grand retour et à un prix défiant toute concurrence.
"Ils ne sont pas très très beaux mais comme c’est la tradition, on en prend quand même. Voilà, en porte bonheur" confie Mireille, une cliente. 
Une tradition aussi pour René, un autre consommateur : "dans la famille c’est comme ça… c’est pour ça que j’en prends plusieurs. On va recevoir et on va en donner. Donner pour recevoir". 
La jeune Marie elle aussi pense à sa famille : "Ce brin de muguet sera pour ma maman, c’est ma première pensée, et je vais en prendre aussi pour mon père et ma grand-mère".  

On trouve aussi du muguet en grandes surfaces.

Uniquement du muguet importé

Ailleurs dans Nouméa, chez un fleuriste cette fois, on mise sur les structures sophistiquées pour valoriser les célèbres petites fleurs blanches. 3 000 brins ont été importés de Métropole, mais la déception est grande de ne pas avoir pu produire de muguet localement.
"Cette année en raison du confinement nous n’avons pas pu recevoir nos griffes pour les cultiver. Du coup on a anticipé par rapport à l’année dernière, et on a pu avoir du muguet coupé par notre producteur" confie Mireille Lévy, artisan fleuriste.  
Un muguet coupé, arrivé dans de bonnes conditions, mais qui se conservera moins longtemps en raison de sa fragilité. Qu’importe, pour certains clients, le muguet est une véritable madeleine de Proust.
" Il y avait une tradition dans ma famille. Quand j’étais enfant, j’habitais à côté de Paris. On se mettait au bord de la maison, et avec mon frère, on vendait des brins de muguet qu’on allait chiper dans le jardin de ma grand-mère, et on les vendait aux voisins, aux amis, parce qu’en fait ce jour là on peut vendre en toute légalité, c’est la fête des travailleurs" se souvient Michèle, une cliente.
 
Le muguet du 1er mai, une tradition française qui tient bon. Peu écolo mais très rentable, cette année encore, elle devrait représenter environ 20% du chiffre d’affaires annuel des fleuristes.
Le reportage de Loreleï Aubry et Carawiane Carawiane