Paul Lawy, l’ingénieur calédonien qui a suivi de bout en bout le projet négocié avec l’industriel turc Karpowership a accompli sa mission. Il n’aura fallu que trois mois pour conclure la négociation permettant de fournir à la SLN une centrale électrique flottante provisoire de nouvelle génération.
"Orhan Bey" devrait entrer samedi matin dans la rade de Nouméa après un mois de navigation depuis Yelova, son port d’attache, en face d’Istanbul sur la mer de Marmara. Un périple de près de 20 000 kilomètres.
Seule solution pérenne pour relancer l’usine de Doniambo, moins polluante, la centrale électrique de conception germano turque est un joyau de technologie.
Les autorisations nécessaires à sa venue ont mobilisé les compétences et les administrations concernées de la Nouvelle-Calédonie. La réunion qui s’est tenue la semaine dernière a permis de constater que le projet était bouclé. Tout a été fait pour pérenniser et renforcer l’usine de Doniambo et les emplois calédoniens qui en dépendent.
Il était temps, le nickel dérive
Le nickel a baissé de plus de 8 % au mois d’août, un dollar plus fort a rendu son achat plus coûteux pour les investisseurs internationaux et les industriels, notamment chinois, utilisant d'autres devises.
Les métaux industriels, dont la nickel, subissent "la flambée des prix de l’électricité, la production de métaux industriels étant très gourmande en énergie", a estimé une analyse de Commerzbank.
Le cours du nickel sur le marché des métaux chinois de Shanghai (SHFE) est en baisse en raison également de la faible demande d'acier sur le continent asiatique.
De son côté, le gouvernement chinois a indiqué qu'il ne "souhaitait pas dépasser les limites de son soutien à l'économie, ce qui a réduit les espoirs du marché quant à la mise en œuvre de mesures de relance plus importantes".
Le métal a donc été soumis à une forte pression au cours des derniers jours avec un basculement de la demande vers le bas et des échanges en berne, "d’un pic quotidien de 142 000 lots de nickel négociés au plus fort du mois de juillet à 95 000 lots le 29 d’août", a constaté le négociant londonien Marex.
Etoile filante du LME
Le cours du métal a tenté une opération de rattrapage à la séance de cotation de mercredi au LME. Des échanges décents et une demande en légère hausse ont paru réanimer la Bourse des métaux de Londres, après plusieurs séances négatives. Mais la reprise n’a pas duré.
La pression baissière sur le nickel et les matières premières a repris jeudi. En ce début du mois de septembre, les métaux sont de plus en plus sous la menace d’une contraction de l’économie chinoise.
Pour ne rien arranger à Londres, la tendance est marquée par des offres importantes de nickel en provenance de grands producteurs mondiaux. A la Bourse, les échanges sont agressifs et les transactions sur les prix orientés à la baisse.
Le prix du nickel de classe 1 est désormais sous le seuil des 21 000 dollars. La tendance est négative cette semaine. Et le cours mondial du ferronickel de classe 2 - produit notamment en Nouvelle-Calédonie - est lui aussi en baisse, autour de 16 000 dollars la tonne, aligné sur le prix du produit indonésien.
L'arrivée imminente à Nouméa de la nouvelle centrale électrique provisoire de conception germano-turque est une embellie dans un ciel qui s'assombrit. La SLN en aura bien besoin.
LME Nickel le 01/09/2022 13:30 GMT : 20 662 dollars/tonne - 3,66 %.