Les patients en longue maladie mis à contribution

A partir de ce mercredi, les assurés Cafat en longue maladie doivent payer 10 % de leurs consultations médicales ou leurs frais de déplacement. Une décision du gouvernement pour redresser les comptes du Ruamm. Près de 45 000 personnes sont concernées par cette réforme.
D’une façon plus ou moins visible, ils sont touchés par une pathologie qui nécessite un traitement couteux, supérieur à 6 mois. Les patients dits « en longue maladie » étaient jusqu’ici pris en charge à 100 % par la Cafat. Un droit aujourd’hui révolu. Désormais, les malades doivent mettre la main à la poche en participant à leurs frais de santé à hauteur de 10 %. Une annonce qui passe mal auprès des associations.

« Le pire que l’on peut craindre, c’est que les gens qui ne comprendront pas la situation n’aillent pas se faire soigner »
- Jean-Maurice Sotirio, président du comité NC Ligue nationale contre le cancer.

 

Des patients en situation de handicap

« C’est une annonce qui est très mal prise déjà chez nous, les diabétiques, mais il n’y a pas que nous, il y a le handicap. Il y a beaucoup de malades qui sont touchés par la longue maladie. Donc le ticket modérateur, ça va être très lourd », prévient Jean-Philippe Leroux, le président de l’association des diabétiques de Nouvelle-Calédonie, surtout pour les « personnes qui ont des très bas revenus ». Selon lui, le ticket modérateur consiste à « essayer de renflouer un peu les caisses en allant taper sur les petits ». 
 

45 000 patients en longue maladie

Renflouer les caisses : une ambition certaine car le Ruamm accuse une dette de 33 milliards de francs. Or, les 45 000 affectations longues maladies représentent la moitié des dépenses de la Cafat. Alors, pour stopper l’hémorragie, un plan de redressement prévoit que ce ticket modérateur vienne réduire les abus. Pour Xavier Martin, directeur de la Cafat, cette mesure était indispensable. « Jusque-là, nous avions eu la possibilité de prendre ou de faire prendre en charge par la collectivité le coût de l’ensemble des soins des patients gravement atteints. Aujourd’hui, ce que l’on cherche a faire c’est que tous les Calédoniens contribuent à la remise à l’équilibre du système de protection sociale dont nous bénéficions ». Le directeur de la Cafat estime qu’« il faut responsabiliser tout le monde ».
Le ticket modérateur élargi aux assurés longue maladie est un coup dur pour les patients les plus précaires, autant qu’un espoir pour l’exécutif. Celui de générer des économies estimées à 170 millions de francs par an.