Après cinq jours en mer, Gratien Douyère, pêcheur professionnel, livre 600 kilos de poissons à son client attitré du marché de Port Moselle. Comme tout pêcheur côtier, Gratien peut désormais prétendre au statut de patron pêcheur.
"Si ça peut aider certains pêcheurs, tant mieux"
Une avancée majeure pour les professionnels du secteur. "Ça gonfle un peu la notoriété du secteur qui est quand même très difficile, parce que c’est des investissements incommensurables en termes de navires et d’investissement de soi. Mais pour moi personnellement, ça ne changera rien", assure le pêcheur. "Mais je suis content que le secteur se développe, si ça peut aider certains pêcheurs, tant mieux".
À ce jour, 25 pêcheurs professionnels sont titulaires de la carte de patron pêcheur. Elle leur permet d’ores et déjà de siéger au collège des pêches de la chambre d’agriculture et de la pêche et leur ouvrira à plus ou moins long termes, de nouveaux droits.
"On va pouvoir travailler sur un certain nombre de dossiers, c’est les retraites, les assurances, les aides à l’investissement… L’idée, c’est de s’inscrire dans le chemin qu’ont pris les agriculteurs. Et le fait qu’on intègre la chambre d’Agriculture, va pouvoir nous aider", assure de son côté Luën Iopue, coordinateur de la Confédération des pêcheurs professionnels de Nouvelle-Calédonie.
Problème dans le Nord et les Iles
Pour bénéficier du statut, le professionnel doit être inscrit au Ridet, être à jour de ses obligations sociales et fiscales, être titulaire d’une autorisation de pêche délivrée par la province dans laquelle il exerce et disposer d’un permis de navigation en cours de validité.
Problème : la province Nord et la province des Iles Loyauté, n’exigent pas ce permis de navigation. "La confédération des pêcheurs professionnels, grâce au concours de la CPS et de l’Adecal via le 11e fonds Européen de développement, va pouvoir financer un technicien sécurité pour s'en occuper. Et on travaille étroitement avec la direction des Affaires maritimes, pour accompagner les pêcheurs du Nord et des Iles dans leur réglementation, pour obtenir leur permis de navigation", poursuit Luën Iopue.
En Nouvelle-Calédonie, les pêcheurs côtiers professionnels produisent plus de 800 tonnes de produits de la mer et génèrent plus de 600 millions de francs CFP de chiffre d’Affaires par an.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Nicolas Fasquel :