L'Australie a «gravement manqué à ses devoirs» envers ses enfants pendant des décennies, accuse la commission d'enquête sur les réponses institutionnelles aux accusations de pédophilie. Dans son rapport final, elle déplore une «tragédie nationale».
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[ MàJ le 16.12.17]
En 2012, après une décennie de révélations, le gouvernement australien a cédé et créé une commission d'enquête royale sur les réponses institutionnelles aux crimes pédophiles. Depuis 2013, celle-ci a été contactée par plus de 15 000 personnes disant avoir été victimes de tels actes, impliquant l'Eglise, des orphelinats, des clubs de sports, des écoles ou des organisations de jeunesse. Plus de 4 000 institutions ont été mises en cause - dont de nombreuses entités catholiques - dans ces témoignages souvent très éprouvants, lors d'auditions publiques ou à huis clos.
"Le Saint-Siège est au côté de l'Eglise catholique en Australie - ses fidèles laïcs, ses religieux tout comme ses prêtres - alors qu'elle écoute et accompagne les victimes et survivants dans un effort pour mener à la guérison et à la justice", a-t-il ajouté.
Le pape François a récemment souligné que l'Eglise était "appelée à être un lieu de compassion, surtout pour ceux qui ont souffert" et qu'elle s'employait à promouvoir "des environnements garantissant la protection de tous les enfants et adultes vulnérables", a assuré le communiqué.
Le souverain pontife s'exprimait à l'occasion d'une rencontre avec la commission d'experts qu'il a chargés de lui faire des propositions en matière de prévention.
Le pape, qui prône "une tolérance zéro", a recommandé aux évêques ayant protégé des pédophiles de démissionner. Mais les victimes restent très critiques, estimant que l'Eglise a encore beaucoup à faire pour écarter et punir les coupables.
En 2012, après une décennie de révélations, le gouvernement australien a cédé et créé une commission d'enquête royale sur les réponses institutionnelles aux crimes pédophiles. Depuis 2013, celle-ci a été contactée par plus de 15 000 personnes disant avoir été victimes de tels actes, impliquant l'Eglise, des orphelinats, des clubs de sports, des écoles ou des organisations de jeunesse. Plus de 4 000 institutions ont été mises en cause - dont de nombreuses entités catholiques - dans ces témoignages souvent très éprouvants, lors d'auditions publiques ou à huis clos.
«Des dizaines de milliers d'enfants»
«Des dizaines de milliers d'enfants ont été victimes d'agressions sexuelles dans de nombreuses institutions australiennes. Nous n'en connaîtrons jamais le chiffre exact», indique dans son rapport final la Commission, qui fait des centaines de recommandations pour améliorer la sécurité des enfants et tenter d'empêcher les pédophiles d'agir. «Quel que soit le nombre, c'est une tragédie nationale, perpétrée pendant des générations dans nombre d'institutions de confiance.»Pas seulement quelques «pommes pourries»
La Commission explique que des abus ont été commis dans presque tous les endroits où des enfants résidaient ou participaient à des activités éducatives, récréatives, sportives, religieuses ou culturelles. Il ne s'agissait pas de quelques «pommes pourries», relève-t-elle en ajoutant: «Certaines institutions avaient de nombreux pédophiles qui agressaient de nombreux enfants.» Selon elle, «les plus grandes institutions ont gravement manqué à leurs devoirs. Dans de nombreux cas, ces manquements ont été aggravés par une réponse manifestement inadaptée aux victimes.»«Difficile de le comprendre»
«Le problème est tellement répandu, et la nature des crimes tellement odieuse, qu'il est difficile de le comprendre», lit-on dans ce document. Plus de 2 500 signalements ont été faits à la police, et 230 enquêtes ouvertes. Parmi les recommandations faites dans les 17 volumes du rapport, figure notamment la création d'un Bureau national pour la sécurité des enfants, ou encore l'obligation pour les prêtres de dénoncer les actes pédophiles qui leurs sont avoués dans le secret du confessionnal.Un rapport de 17 volumes
En février, la Commission avait révélé des chiffres effroyables, illustrant l'ampleur du problème. Elle avait indiqué que sept pour cent des religieux catholiques australiens avaient fait l'objet d'accusations d'abus sexuels sur des enfants entre 1950 et 2010, sans que les soupçons ne débouchent sur des investigations. Il était de coutume d'ignorer, voire même de punir, les enfants dénonçant des agressions. Dans certains diocèses, la proportion atteignait 15% de prêtres soupçonnés de pédophilie. L'Ordre des Frères hospitaliers de Saint-Jean de Dieu était le pire, avec 40% de ses membres mis en cause.Le Vatican réagit
Ce rapport "mérite d'être étudié en profondeur", a réagi vendredi le Vatican dans un communiqué."Le Saint-Siège est au côté de l'Eglise catholique en Australie - ses fidèles laïcs, ses religieux tout comme ses prêtres - alors qu'elle écoute et accompagne les victimes et survivants dans un effort pour mener à la guérison et à la justice", a-t-il ajouté.
Le pape François a récemment souligné que l'Eglise était "appelée à être un lieu de compassion, surtout pour ceux qui ont souffert" et qu'elle s'employait à promouvoir "des environnements garantissant la protection de tous les enfants et adultes vulnérables", a assuré le communiqué.
Le souverain pontife s'exprimait à l'occasion d'une rencontre avec la commission d'experts qu'il a chargés de lui faire des propositions en matière de prévention.
Le pape, qui prône "une tolérance zéro", a recommandé aux évêques ayant protégé des pédophiles de démissionner. Mais les victimes restent très critiques, estimant que l'Eglise a encore beaucoup à faire pour écarter et punir les coupables.