Pierre Frogier favorable à une « différenciation provinciale »

C’est qu’a assuré le sénateur de Nouvelle-Calédonie à l’occasion du dix-neuvième Comité des signataires à Paris. Un morcellement du territoire qui a fait réagir la classe politique. 
« Donner les moyens à chaque province de suivre son propre chemin », ce sont les propos tenus par Pierre Frogier dans la foulée du dix-neuvième Comité des signataires. Le sénateur a souhaité analyser les résultats du premier référendum. Dont les résultats témoignent d'un vote majoritaire pour l'indépendance en province Nord et Iles, et en faveur du maintien dans la France pour la province Sud à 75%. En conséquence, Pierre Frogier propose ce qu’il qualifie de « différenciation provinciale », au sortir de l’Accord de Nouméa. Pour que chaque province puisse décider indépendamment de sa relation avec l’Etat. 

« Il est impossible de faire comme si ce résultat ne traduisait pas une partition, une rupture géographique et une rupture politique », souligne-t-il. Rappelant qu’il existait sur l’ensemble du territoire, un consensus en matière économique, fiscale, sociale, culturelle, environnementale. « Il n’y a qu’une chose qui ne fasse pas consensus, ce sont les liens que les trois provinces souhaitent maintenir avec l’Etat », ajoute-t-il. 

Pierre Frogier au micro de Thierry Belmont

Pierre Frogier Interview Thierry Belmont


Le sénateur des Républicains se dit convaincu que le second référendum ne réglera rien, mais viendra crisper un peu plus les positions et creuser l’écart entre les parties. Une position développée dans l'émission Outre-mer Politique de la 1ere, avec William Kromwel :
 

Réactions

• Une proposition qui fait réagir la sphère politique et ne fait pas consensus au sein de l’Avenir en Confiance. Pour Virginie Ruffenach, secrétaire générale du Rassemblement-Les Républicains, il pourrait s’agir d’une « porte de sortie » pour la Calédonie. « En province Nord ou en province Sud, dit-elle, nous avons des fonctionnements très différents, des ambitions politiques contraires. On le rappelle pour le référendum, l’opposition est totale entre le Nord et le Sud. Que chacun puisse vivre son ambition donne une perspective d’évolution pour la Nouvelle-Calédonie ». 

• Pour l'indépendantiste Victor Tutugoro, en revanche, la question n’est pas à l’ordre du jour : « Aucun des signataires ne porte cette option-là. Pour nous, il n’y a pas matière à discuter. Il faut se concentrer sur l’essentiel, la préparation d’une prochaine consultation et le développement économique et social du pays ». 

Virginie Ruffenach et Victor Tutugoro au téléphone de Clarisse Watue

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De son côté, Calédonie Ensemble juge la proposition « contraire à la communauté de destin ». Le parti Générations NC appelle quant à lui à l’unité des loyalistes, afin de mener une campagne commune pour le second référendum.