En Papouasie Nouvelle-Guinée, la police et l'armée se sont affrontées dans les rues de Port-Moresby le 1er janvier. Une enquête est en cours.
L'échauffourée a été filmée par la télévision privée papoue EMTV. On y voit des militaires papous tirer des coups de feu en l'air. Un officier de police aurait été blessé lors de l'affrontement, selon un bilan provisoire.
Selon la radio néo-zélandaise internationale, l'incident a été déclenché par l'arrestation d'un capitaine de l'armée à un barrage routier près de Taurama, un quartier de Port-Moresby.
Ce capitaine escortait des gens à titre privé, pour assurer leur sécurité. Il aurait été désarmé par les policiers, puis emmené au poste de police de Boroko - un autre quartier de la capitale.
Selon le quotidien papou " the National", des soldats ivres se sont ensuite rendus au poste de police, où ils ont agressé des policiers, notamment le chef de la police du district de la capitale: Ben Turi. En attaquant le commissariat, ils espéraient obtenir la libération du capitaine.
Ben Turi est furieux. Il réclame que l'armée fasse rentrer ses hommes dans les rangs. "Nous ne sommes pas comme eux et notre devoir était d'assurer la paix dans la ville jusqu'au lever du jour. Nous ne cherchons et ne chercherons jamais à nous venger ", a-t-il déclaré.
Pour Jerry Singirok, un ancien commandant dans l'armée papoue, cette bagarre entre policiers et militaires est révélatrice d'un mal bien plus important:
PNG 1 Jerry Singirok
« Cela montre clairement une dégradation totale de la discipline. Pas seulement de côté de l'armée mais aussi du côté de la police. Les policiers ont fait la loi eux-mêmes ... Ils ont semé le désordre dans plusieurs situations impliquant des civils ... Ils ont battu des gens désarmés. Et même les soldats - les soldats ne sont pas différents des policiers ».
Ce n'est pas la première fois que ce genre d'incident a lieu. En novembre 2015, un conflit majeur entre l'armée et la police à Port Moresby avait fait un mort et quatre blessés.
Jerry Singirok a expliqué les troubles du 1er janvier, et ceux de novembre 2015 par un « manque de discipline » dans l'armée, la fonction publique et parmi les dirigeants politiques. Pour lui, tout le pays est je cite « en train de s'effondrer ». Il a même ajoute:
« C'est une tendance dangereuse. Et si nous ne faisons pas attention, le pays finira par devenir un état policier, qui bafouerait l'état de droit. »
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