C'est une explosion de couleurs, l'événement annuel le plus célèbre de Papouasie-Nouvelle-Guinée : le festival de Goroka. Dans les années 1950, cela a permis à de nombreuses tribus isolées des Hauts-Plateaux de rencontrer leurs voisins.
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Ce sont des officiers de police australiens, appelés kiaps, qui sont à l'origine de la création du festival. L'idée était de mettre en concurrence les villages des Hauts-Plateaux pour voir lequel était le mieux organisé. Ça a surtout été l'occasion pour les différentes tribus de la région de mettre en avant leur culture au travers de masques, de costumes et de peintures corporelles. L'opportunité aussi de se rencontrer, et même « de se copier les uns les autres », témoigne Joachim Kaugla, un enseignant retraité de 75 ans, qui a assisté au festival dès 1961.
Depuis, le festival a évidemment évolué. Ce ne sont plus seulement les habitants des Hauts-Plateaux qui y participent, ils viennent désormais des quatre coins du pays. L'événement reste aussi important que dans le passé, mais certaines évolutions déplaisent à Joachim Kaugla, rencontré à Goroka par Catherine Graue, d'ABC :
« Les costumes et les parures sont vraiment typiques, les matériaux doivent venir des bois qui entourent les villages, ils doivent être préparés spécifiquement pour le spectacle. Mais de nos jours, je vois qu'il y a des mélanges avec des produits fabriqués dans des usines à l'étranger, ce n'est pas bien. »
Le plastique a effectivement fait son entrée au festival, et sur les étals où sont exposés les bilums, ces sacs traditionnels, on peut aussi acheter des cannettes de soda et des paquets de chips. Mais son objectif est toujours atteint : permettre aux habitants de la région et du pays tout entier de se rassembler et d'échanger.