PNG : Un étudiant a été tué sur le campus de Lae

L'un des bâtiments détruits sur le campus de l'université de technologie de Lae.
Un étudiant de l'université de technologie de Lae a été tué samedi soir par des hommes armés de couteaux. Le Premier ministre, Peter O'Neill, assure que les responsables de cette attaque seront « identifiés et jugés ».
Ce meurtre est-il lié au mouvement qui agite les universités depuis près de deux mois en Papouasie-Nouvelle-Guinée ? Difficile de le dire, pour le moment. Ce que l'on sait, c'est qu'il s'agit, apparemment, d'une attaque ciblée. Vers 22h, un étudiant de première année a été frappé de plusieurs coups de couteaux alors qu'il était en train de dormir dans un dortoir du campus de l'université de technologie de Lae, la deuxième plus grande ville du pays. Il est décédé quelques heures plus tard. Les assaillants ont ensuite mis le feu à plusieurs bâtiments et à des voitures. La police a eu recours à des gaz lacrymogènes pour rétablir l'ordre. 
 
Une enquête est en cours, fait savoir Albert Schram, le vice-président de la fac :
« D'après les éléments que l'on a pu recueillir oralement jusqu'à présent, c'était un groupe mélangé de gens venus de l'extérieur et peut-être de quelques étudiants. Mais c'était la nuit, donc il est difficile d'identifier les gens de manière certaine, on va devoir attendre les résultats de l'enquête pour cela. »
 
Ces derniers jours, la tension est encore montée dans plusieurs universités du pays. À Goroka, à Port-Moresby ou à Lae, les étudiants sont divisés, certains veulent continuer de boycotter les cours et de manifester contre le Premier ministre, Peter O'Neill, accusé de détournement de fonds publics, tandis que d'autres appellent à la reprise des cours.
 
Parmi les bâtiments incendiés dans la nuit de samedi à dimanche, il y a la résidence du Conseil représentatif des étudiants, l'un des groupes qui mène la manifestation. La cantine, aussi, a été réduite en cendres, et l'université restera fermée pendant au moins deux semaines.
 
Des membres du gouvernement devaient se rendre à Lae, aujourd'hui, pour évaluer l'ampleur des dégâts. Le Premier ministre, Peter O'Neill, envisage d'imposer un couvre-feu sur les campus universitaires « pour rétablir l'ordre et la sécurité » :
 
« Les voyous responsables de cette attaque seront identifiés par la police et ils seront jugés. On croit savoir qu'il y avait parmi eux des gens de l'extérieur, et la police suivra toutes les pistes possibles dans ce dossier. S'il y a des étudiants impliqués, quel que ce soit leur degré d'implication, ils n'ont clairement pas leur place dans notre système d'éducation supérieur. »
 
Des propos tenus sur la chaîne EMTV News.

 

 
Mais pour le chef de l'opposition, Don Polye, le Premier ministre est responsable de cette situation :
 
« Vous ne dirigez pas un pays en réprimant et en assujettissant un peuple. Les étudiants, et les citoyens de manière générale, demandent au Premier ministre de faire face à certains problèmes. Son gouvernement et lui-même ont refusé de les écouter, ils se sont montrés arrogants et ça s'est transformé en confrontation violente. »
 
Un autre membre de l'opposition, le gouverneur de la province d'Oro, Gary Juffa, demande de rappeler le Parlement, ajourné le 10 juin, à la suite de la répression d'une manifestation étudiante à Port-Moresby. Pour Gary Juffa, il n'est plus possible d'ignorer ce qui se passe et ces problèmes doivent faire l'objet d'un débat parlementaire.