A Nouméa, depuis une dizaine de jours, la façade du Congrès s'illumine aux couleurs de la République : bleu,blanc,rouge. Les couleurs du drapeau indépendantiste ont été supprimées de l’éclairage nocturne. Une décision controversée, à un mois du référendum sur l’indépendance.
Coralie Cochin (CM) •
8 ans après son adoption par les élus du Congrès, la coexistence des deux drapeaux dans les institutions reste à géométrie variable. En 2016, l’ancien président, Thierry Santa, avait poussé le symbole jusqu’à ajouter les couleurs du drapeau Kanaky à celles de la République pour éclairer la façade du Congrès.
Une décision irresponsable pour les indépendantistes
Le changement pourtant ne se limite pas à l’éclairage nocturne de la façade. Le drapeau indépendantiste a aussi disparu du salon de la présidence où sont reçus tous les officiels.
Pour Rock Wamytan, président du groupe « UC FLNKS et nationalistes », cette décision est irresponsable : « C’est une trahison de la parole donnée. Nous sommes à un mois du référendum, ce n’est pas un comportement responsable par rapport à l‘importance de l’échéance du 4 novembre, et […] (pour) un climat apaisé. »
A la ligue des droits de l’Homme, on s’inquiète également de cet arbitrage et plus encore dans ce contexte référendaire. « C’est dommage que le président d’une de nos principales institutions prenne cette décision qui va faire tendre un peu plus la situation » regrette Elie Poigoune, le président de la LDH-NC la 1ere.
Entre obligations institutionnelles et devoir de neutralité, Gaël Yanno a-t-il outrepassé ses prérogatives en sa qualité de président du Congrès ? Eléments de réponse avec le reportage de Nadine Goapana et Gaël Detcheverry