La réponse s'organise, face à la pollution aux hydrocarbures qui touche la Nouvelle-Calédonie. Démonstration à Ponérihouen, où le littoral a été ratissé ce matin, tandis qu'à Nouméa, les autorités ont dressé cet après-midi un point de situation.
Rédactions de NC 1ère •
Les opérations ont eu lieu entre 9 heures et 11 heures, à marée basse. Ce jeudi matin, une société privée de Ponérihouen a ramassé 137 boulettes de fioul sur le littoral. Trois groupes ont été formés pour ratisser le rivage. Ils auraient trouvé des animaux morts tels que des langoustes, des murènes, des bêches de mer et un oiseau. Ecoutez le gérant de l'entreprise, Pierre Nimbaye, au micro de Marguerite Poigoune.
Baignade et pêche interdites
Depuis mercredi, la municipalité a pris un arrêté : interdit de se baigner en mer et de pêcher jusqu'à nouvel ordre! Comme cela a été rapidement déclenché dans le Sud-Est de Lifou. Un poste de commandement, avec la sécurité civile, a par ailleurs été installé à la mairie de Ponérihouen depuis 10 heures ce jeudi.
La sécurité civile prend le relais
Il prend le relais dans le cadre de la gestion des polluants. Une cellule de crise avait été mise en place dès mercredi, réunissant la gendarmerie, le dispensaire, le centre de secours et les coutumiers. Le travail de collecte va se poursuivre, avec des reconnaissances des zones impactées. Et les boulettes collectées seront remises aux services de la province Nord. Ecoutez le sergent Philippe Buama, de la sécurité civile, interrogé par Maguerite Poigoune.
Point officiel
Rappelons qu'un dispositif Orsec intitulé Polmar-terre a été activé par le gouvernement. Jeudi après-midi, son président, Philippe Germain, et le haut-commissaire, Thierry Lataste, se sont exprimés ensemble sur la situation. Une conférence de presse organisée route des Artifices a été l'occasion d'un point autour de cette pollution. Il a été question du plan Polmar-terre. Mais aussi, et longuement, des opérations menées sur le Kea Trader et de la surveillance quotidienne dont le navire fait l'objet.
Le Kea Trader suspect n°1
Car c'est évidemment le porte-conteneurs échoué au large de Maré, et désormais brisé, qui fait figure de suspect numéro un dans cette affaire de boulettes. Des analyses sont en cours pour confirmer leur origine, même si l’armateur a déjà pris ses responsabilités et assume la prise en charge financière de leur ramassage.
Encore de longs mois de travaux
Il faudra désormais compter entre neuf et dix-huit mois de travaux sur le bateau. Parmi les priorités, vider les cales qui contiennent encore quatre tonnes d’impompables. Détail avec le haut-commissaire de la République, Thierry Lataste, au micro d'Isabelle Peltier.
La conduite à tenir
Cette même conférence de presse a été l'occasion d'évoquer le risque sanitaire que présentent ces boulettes. Un risque faible compte tenu des quantités, selon la Direction des affaires sanitaires et sociales, et surtout lié au contact cutané. Il ne faut donc à aucun prix toucher les boulettes, qui peuvent causer des irritations cutanées voire oculaires. Ainsi que des nausées et des vomissements en cas d’ingestion. Précisions sur la conduite à tenir avec le docteur Jean-Paul Grangeon, directeur adjoint à la Dass, dont les propos ont été recueillis par Isabelle Peltier.
Marche annoncée à Nouméa
Pendant que les autorités s'organisent, la population fait de même. Ce jeudi matin, une vingtaine de personnes originaires des îles Loyauté étaient réunies à Nouméa, au mémorial américain. Pour protester contre la pollution et demander une totale transparence de la part de l’Etat, elles appellent à marcher depuis la baie de la Moselle. Explications dans cette vidéo de René Molé.
EPLP en tournée d'information
La marche devrait finalement avoir lieu mercredi. A Lifou, l’association Ensemble pour la Planète a démarré une tournée d’information à l’invitation des autorités coutumières. Ce vendredi, à Wé, une réunion doit rassembler l’Etat, la province des îles, la mairie et les coutumiers.
Plus de 70 kilos de boulettes
Les signalements de ces boulettes composées de fioul se sont multipliés depuis le 22 novembre. Selon le chiffre annoncé jeudi, elles représentent au total un peu plus de 70 kilos de produits. Ceux-ci ont d'abord été repérés à Lifou, principalement dans le district de Lössi. Rappel avec ce reportage de Philippe Kuntzmann diffusé mardi 28 novembre.
Des produits polluants ont été également trouvés à Ponérihouen et Yaté, puis à Ouvéa et Houaïlou. Ou signalés à Maré. Le reportage de Brigitte Whaap et Claude Lindor, également diffusé mardi.