La Polynésie repousse à 62 ans l’âge du départ à la retraite

Rejetée en mars, la réforme de la Protection sociale généralisée a été adoptée par l'assemblée polynésienne, ce vendredi, dans un contexte de grève générale peu suivie par la population. 
La réforme, échelonnée, deviendra pleinement applicable en 2023: pour prétendre à une retraite à taux plein, les Polynésiens devront avoir 62 ans et avoir cotisé pendant trente-huit années. Le texte a été pris vendredi à l’assemblée territoriale par 39 voix sur 57. Les deux groupes d'opposition se sont élevés contre, sauf un élu qui s'est abstenu.
 

Grève au port de Papeete

L'appel à la grève lancé par une large intersyndicale contre cette réforme est surtout suivi au port de Papeete, où seuls les médicaments et les denrées périssables sortent des containers. Les autres secteurs s’avèrent peu touchés et moins de 300 personnes ont manifesté leur opposition à ce texte devant l'assemblée.
 

Moindre soutien

En mars dernier, en pleine campagne pour les Territoriales, près de 3000 manifestants avaient crié leur colère contre la même réforme à Papeete. Des grévistes avaient ensuite forcé les portes de l'Assemblée. Depuis, le mouvement a été décrédibilisé par l'élection de l'un des principaux leaders syndicaux, l'ex-secrétaire général de la CSTP-FO Angélo Frébault. Il a été élu sur une liste proche de l'ancien président Gaston Flosse et siège dans l'opposition.
 

Edicté en priorité

Et surtout, le président Edouard Fritch a été largement réélu en avril après s'être engagé à faire de ce texte une priorité. Selon son gouvernement, sans cette réforme, les retraites ne seraient plus financées d'ici un à deux ans. L’exécutif polynésien compte aussi réformer le volet santé de la PSG, la protection sociale généralisée, qui accuse un déficit chronique.