Le pompier Bertrand Pimé a reçu les honneurs, et plusieurs distinctions à titre posthume

La cérémonie a eu lieu en présence du cercueil contenant la dépouille de Bertrand Pimé.
La mémoire du pompier mortellement blessé durant un feu de brousse a été saluée par une cérémonie qui a réuni plus de deux mille personnes à Koumac. En présence de personnalités civiles, militaires et coutumières de toute la Calédonie, de nombreux soldats du feu, de garde-champêtres et d'habitants.
Le cercueil de Bertrand Pimé était arrivé la veille, à Koumac. Au terme d’une traversée du Sud au Nord, qui a duré plusieurs heures et qui a été marquée tout du long par le recueillement. Ce matin, un hommage solennel a été rendu au pompier disparu, durant une quarantaine de minutes, sur la place d’armes du RSMA.

Ecoutez le reportage de Cédrick Wakahugnème. 

«Reconnaissance»

Le haut-commissaire Thierry Lataste a prononcé l'éloge funèbre devant plus de deux mille personnes. La famille du défunt, les personnalités civiles, militaires et coutumières représentant toute la Calédonie, de nombreux soldats du feu, des garde-champêtres, des habitants. «Bertrand Pimé, vous avez payé de votre vie votre engagement citoyen à servir et à protéger les autres, a déclaré le représentant de l’Etat. Ce sacrifice vous honore à jamais, vous confère la reconnaissance de tous et celle de la Nation toute entière.» 
  

Natif de Koumac

Il venait de rappeler les circonstances du drame: comment le natif de Koumac, âgé de 49 ans et père de deux filles, est intervenu sur un feu de brousse en tant que volontaire du SIVM Nord. Comment il a été retrouvé «grièvement blessé au milieu des flammes» mardi après-midi, et transporté au Médipôle où il a succombé mercredi.
 
 

«Courage et dévouement»

«Cette tragédie vient nous rappeler le dévouement sans faille des femme et des hommes qui composent les services d’incendie et de secours, et les risques encourus par les soldats du feu», a déclaré Thierry Lastaste. Bertrand Pimé, a-t-il dit, «a fait honneur, jusqu’au sacrifice suprême, à la devise des sapeurs-pompiers: courage et dévouement». Et d’ajouter que «tout au long de son parcours professionnel», celui qui a servi dans l’armée de terre durant vingt-deux ans, entre autres, «a montré sa disponibilité pour porter secours, pour aider les autres et pour servir».
Le discours du haussaire. 

L'éloge funèbre de Bert... by on Scribd

  

Légion d'honneur et citation à l'ordre de la Nation

Le pompier «victime du devoir en intervention» a reçu plusieurs distinctions à titre posthume, «au regard de [sa] bravoure, du courage qui [le] guidait à chaque intervention». Il a été cité à l’ordre de la Nation et fait chevalier de la Légion d’honneur. Il a reçu la médaille d’or de la Sécurité intérieure et la médaille d’or pour actes de courage et de dévouement. Bertrand Pimé a été promu au grade de caporal. Il a aussi été élevé à celui de garde-champêtre chef, et se verra prochainement décerner la médaille du mérite national des pompiers de France, échelon or.  
  

Maire et instituteur

Emu, le maire Wilfrid Weiss a évoqué «quelqu’un de compétent, de respectueux, toujours volontaire». Celui qui était l’employeur du garde-champêtre Bertrand Pimé depuis 2014 a confié avoir été son instituteur, en 1977. «Merci Bertrand, tu vas laisser un grand vide autour de toi et un grand vide à la mairie de Koumac.» Wilfrid Weiss qui a fait part d’un triple sentiment: «de tristesse», «de désolation face à ces feux de brousse» et «de révolte par rapport à ces personnes qui mettent le feu», volontairement ou pas. 
 
Ces photos ont été publiées sur la page «en mémoire du Bch Pimé».

«Lourd tribut»

Avant lui, le président du gouvernement a dénoncé «les actes d’imprudence et pire encore, de malveillance, cause principale des feux de brousse». Philippe Germain d’insister: «La famille des sapeurs-pompiers, mais aussi des gendarmes, des garde-champêtres, des personnels communaux ne peut payer un aussi lourd tribut à la lutte contre les feux de brousse.» Bertrand Pimé, a-t-il estimé, «était de ces hommes qui, au quotidien, nous rendent fiers d’être Calédoniens»
 

«Un sapin est tombé»

Autres interventions, celles du sénateur Gérard Poadja, puis de Victor Tutugoro qui au nom de la province Nord a déclaré: «Un sapin est tombé. Le pays tout entier le pleure. Partir un jour est le lot commun de tous les hommes. Mais la disparition de Bertrand n’a rien de commune. Elle est à l’image de ce qu’il était: un homme dévoué et courageux.»
 

Œuvre des pupilles

«Il faisait la fierté de tous ses uniformes», a souligné Rémi Gallina pour l’Union des pompiers de Calédonie, mais aussi au nom des pompiers de France. Des démarches ont été engagées, a-t-il annoncé, pour que les filles de Bertrand Pimé bénéficient du soutien de l’œuvre des pupille pour les orphelins de pompiers. Le représentant des garde-champêtres calédoniens s’est exprimé également au nom de la fédération nationale. 
 

Actif dans les associations d'anciens combattants

Puis ça a été le tour du représentant de l’Amicale des combattants et anciens des opérations extérieures, une de ces associations qui représentaient un autre engagement du défunt. La sonnerie aux morts a retenti sur l’esplanade du RSMA, suivie d’une minute de silence, et de l’hymne national. Une messe a également été célébrée.

Le récit de Sheïma Riahi et Patrick Nicar.
©nouvellecaledonie

 
Cinq ans après Elodie Maperi
«Nous pleurons le premier pompier calédonien mort au feu», a répété le président du gouvernement. Au sens littéral. Mais il y a à peine cinq ans, un autre volontaire perdait la vie, dans d'autres circonstances: en novembre 2013, le caporal Elodie Maperi, pompier de Thio âgée de 22 ans, décédait dans un accident de la route sur le chemin d'une intervention dans le col de Nassirah.