Les pompiers de Païta s'exercent au sauvetage en eau vive

Une quinzaine de membres du groupe d’intervention sauvetage aquatique (SAV) du centre de secours de Païta suivaient ce mardi matin un exercice à la rivière de la Tontouta. Objectif : venir au secours de citoyens en danger au cœur des inondations.
C’est au cœur des rapides de la rivière de la Tontouta que s'est déroulée une opération de sauvetage grandeur nature, ce mardi matin. 
 

Se jeter à l'eau 

Un peu plus d'une semaine après le passage du cyclone Uesi, une quinzaine de membres du groupe d'intervention sauvetages aquatiques (SAV) du centre de secours de Païta sont à pied d'oeuvre. Par trio, ils s'entraînent à prendre en charge une personne emportée par le courant : leur tout premier exercice en rivière. 

"Les gars voient que ce n'est pas si facile que ça, que l'eau et le courant c'est très dur à gérer" explique Karl Pebellier, adjudant et chef d'équipe à la caserne de Païta. 
 

Un exercice minutieux 

Chaussures, gilets, casques et cordes flottantes : le matériel utilisé est spécifique au sauvetage en eau vive. Technique du balancier ou de la tortue, le procédé lui, est adapté selon le lieu et la situation. Objectif de l'adjudant Karl Pebellier, formateur pour l'occasion : aider les stagiaires à lire le lieu, jauger le courant et la profondeur de l'eau.

" Le fait de manoeuvrer souvent avec, ça va nous permettre de mieux connaître le matériel et d'être plus efficace sur l'intervention, on est plus rassurés" confie Joseph Toï, pompier à la caserne de Païta. 
 

Une formation nécessaire 

C'est une première sur le territoire, le sauvetage en rivière dans les règles de l’art est encore très peu connu. 

Cette prise en charge de personnes en situation de détresse peut être complétée par l'intervention d'embarcations ou de moyens héliportés. À terme, la formation pourrait être étendue à l'ensemble des services de secours du territoire. Une initiative nécessaire en période cyclonique mais pas que.

" Ce genre de formation n'existe pas en Nouvelle-Calédonie. Le danger c’est qu’on ne puisse pas secourir une victime qui soit bloquée par la montée des eaux ou que des pompiers soient blessés voire tués en voulant porter secours alors qu'ils n'ont pas les éléments nécessaires pour ce genre de situation" explique le Capitaine Gwenval Cambon, chef de corps de la caserne de Païta. 

Depuis 2014, cinq personnes sont décédées par noyades en eau vive lors d'événements cycloniques.

Le reportage de Judith Rostain et Laura Schintu.
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