Les portes des Etats-Unis se ferment : jeudi noir à la Bourse de Sydney, forte chute du nickel à Londres

La décision du président américain de suspendre les voyages en provenance d'Europe pour limiter la propagation du coronavirus a créé un nouveau choc sur les marchés. Focus sur la Bourse de Sydney et sur le LME de Londres pour le nickel.
 
À partir de minuit, vendredi 13 mars, les Européens ne pourront plus entrer aux États-Unis. Les 26 pays de l’espace Schengen (dont la France) sont concernés.
Les compagnies aériennes françaises sont contraintes d'annuler les vols vers les Etats-Unis. Jeudi, la mesure décidée par les Etats-Unis et l'épidémie due au coronavirus provoquaient un véritable krach boursier en Europe. Le CAC 40 a perdu 12,28 %, la pire journée de son histoire. Parmi les titres les plus touchés, le groupe minier Eramet, présent dans le nickel en Nouvelle-Calédonie. Il perd 12,90 %.

Plus d'escale aux Etats-Unis : les vols pour Tahiti déroutés
L'interdiction d'entrée sur le territoire américain, qui ne concernera pas le Royaume-Uni, va s’appliquer à toute personne ayant séjourné dans l’un des 26 pays européens. Les vols à destination de Tahiti au départ de CDG, avec escale à Los Angeles, sont donc supprimés à partir de samedi matin, à Paris, a indiqué la fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM). Une situation qui oblige notamment Air Tahiti Nui (ATN) a trouvé une nouvelle escale, une alternative aérienne pour la desserte de la Polynésie au départ de Paris. "Deux solutions sont envisagées et elles devront être opérationnelles ce week-end. La première par les Antilles françaises, comme aprés le 11 septembre 2001, la seconde moins probable, par le le Canada, sans douteToronto ou Vancouver" précise à la 1 ere une source proche du dossier.

Chutes des Bourses, dégringolade à Sydney
Les annonces de Donald Trump ont provoqué une nouvelle dégringolade des cours du pétrole (-5,28 %) et des Bourses asiatiques. Le mouvement de vente est généralisé sur les marchés mondiaux et les Bourses de la région Asie-Pacifique ne sont pas épargnées. Tokyo clôturait en baisse de 4,4 %, Hong-Kong de 3,5 %, Séoul reculait de 3, 87 %. Shanghai perdait 1,5 %, les autorités chinoises ont confirmé 15 nouveaux cas de contamination et 11 décès supplémentaires liés à l’épidémie. 

Jeudi noir à Sydney
Jeudi noir pour la Bourse de Sydney, déjà ébranlée par le passage au stade de pandémie décidé par l'Organisation mondiale de la santé. La place financière australienne reperdait 7,4 %, jeudi soir en clôture. Son indice de référence, ASX 200, enregistrant sa pire performance depuis la crise financière de 2008, avec une baisse cumulée de près de 21 % depuis le début de l’année. "L'interdiction de voyager en provenance d'Europe a définitivement pris tout le monde par surprise", observe Khoon Goh, responsable de la recherche pour l'Asie de la banque néo-zélandaise ANZ. "Nous savons déjà que l'impact économique est important et avec cette mesure supplémentaire, cela va juste multiplier les conséquences sur l'activité. C'est quelque chose que les marchés n'avaient pas intégré (...) C'est un coût économique énorme à court terme".

Donald Trump n'a pas convaincu
Peu après son discours, le président américain a confirmé sur Twitter que les mesures ne s’appliqueraient qu’aux voyageurs. “Il est très important que les pays et les entreprises sachent que le commerce ne sera en aucune manière affecté". Cette déclaration de Donald Trump n’a pas rassuré les marchés boursiers, au contraire. Le dollar est orienté en baisse après la réponse jugée décevante à l'épidémie de coronavirus, qui alimente les attentes sur une nouvelle baisse de taux de la Réserve fédérale (Fed). Le billet vert perdait 0,9 % face au yen et recule de 0,3 % face à l'euro, qui remontait autour de 1,13 dollar.

Le nickel cède du terrain à Londres
Le cours du nickel était en forte baisse au cours des premiers échanges électroniques de la matinée de jeudi à Londres. Les investisseurs ont réagi négativement au discours du président Trump "qui n’a pas annoncé grand-chose pour soutenir l’économie" relève Anna Stablum, analyste au LME pour Marex Spectron. Signe de l'inquiétude qui gagne le marché des métaux, le producteur métallurgique canadien Sherritt International a annoncé qu'il sortait du complexe hydrométallurgique Ambatovy à Madagascar "afin de préserver sa situation financière". Ambatovy est l'équivalent malgache de l'usine du Sud en Nouvelle-Calédonie.

(Ces données accusent un léger décalage)
Cours du nickel au LME de Londres, jeudi 12/03/2020 à 16 h 30 GMT
11.817 dollars la tonne, en baisse de 5,06 %.
Cotation boursière des sociétés métallurgiques et minières présentes en Nouvelle-Calédonie : Eramet (SLN) - 12,90 % / Glencore (KNS) - 5,90 %
/ Vale (VNC) - 15 %.