Portrait. Découvrez le destin peu commun d'Evelyne Tuheiava, voyages en familles

Le destin peu commun d' Evelyne Tuheiava
Née à Tahiti mais Calédonienne depuis la prime enfance, forte d’origines chinoises et d’expériences étudiantes dans l’Hexagone, Évelyne Tuheiava est à la croisée de multiples héritages culturels. Découvrez son portrait dans Destins peu communs.

Originaire de Raiatea en Polynésie Française, la petite Évelyne débarque avec sa famille à l’âge de quatre ans sur le Caillou, alors en plein boom du nickel. De son enfance au Mont-Dore, elle conserve le souvenir heureux des jeux avec ses neuf frères et sœurs autour de la maison construite par leur paternel, des virées à la mer dans la 404 familiale et des sessions au drive-in… De leur côté, les parents n’ont guère le loisir de souffler ! Leur père cumule notamment un travail de soudeur pour la SLN durant le jour, et de docker au port la nuit… "C’est vrai qu’il avait des nuits très courtes et des journées bien remplies, mais il a toujours gardé espoir d’y arriver" témoigne Évelyne.

Se destinant à des études en sciences, Evelyne a fait partie de la toute première promotion de l’université de Nouvelle-Calédonie en 1987. Après avoir bouclé son cursus par une licence à Toulouse, elle est aussitôt embauchée à son retour. C’est désormais dans les "coulisses" des laboratoires qu’opère Évelyne : d’abord à Port-Laguerre puis à l’Institut Pasteur, où elle fera l’essentiel de sa carrière.

Sa mission en tant que technicienne au service d’anatomopathologie consistera notamment à "révéler", grâce au microscope, la présence ou non de tissus cancéreux dans les prélèvements envoyés par les médecins… Une mission exigeante et passionnante, sans avoir de "contact direct avec le patient" contrairement aux "infirmiers qui ont le contact direct avec sa souffrance".  Par la suite, armée de sa douceur et son humour, Évelyne s’impliquera dans l’accompagnement des personnes en fin de vie, avec l’optique de "soulager des souffrances morales auprès de personnes parfois seules, qui n’ont pas du tout de visite."

Portrait. Découvrez le destin peu commun d'Evelyne Tuheiava, voyages en familles

 

La Nouméenne aura toujours veillé à entretenir les liens à l’intérieur de sa grande famille, y compris au Fenua où elle retourne régulièrement pour nourrir ce double héritage culturel. Au cours d’une visite sur l’île de Maupiti en 2009, elle a par exemple assisté avec sa fille à une mémorable session de pêche au caillou traditionnelle .  "Je pense qu’on a encore beaucoup de ces rites à remettre au goût du jour pour qu’ils perdurent, et que nos enfants voire nos petits-enfants puissent se dire : ‘j’ai vécu, je sais, je comprends’..."

Un voyage en Chine comme un retour aux sources

En 2017, Évelyne a concrétisé un projet lui tenant à cœur depuis longtemps: un voyage de trois semaines "en Chine profonde". L’occasion d’assouvir une curiosité liée à un métissage chinois remontant à trois générations. L’itinéraire consistait à remonter la côte Est, permettant entre autres d’approcher la mythique grande Muraille. Les restaurants ont souvent servi de décor à la rencontre culturelle… pas que pour les expérimentations culinaires : également pour pousser la chansonnette avec son groupe, en français comme en tahitien ! D’après les réactions, le public chinois a été conquis par cette playlist exotique à leurs oreilles.

Depuis qu’elle est à la retraite, Évelyne s’est mise au ukulélé ; elle s’implique aussi dans plusieurs associations garantes de ce fécond dialogue. 

Comme d’autres le diraient, c’est une chance d’avoir toute cette richesse. Je pense qu’il faut revenir aux choses essentielles : vivre plus simplement et partager toutes ces cultures sans se braquer ! 

Evelyne Tuheiava

Découvrez cet épisode ainsi que tous les autres de Destins peu Communs, l'émission qui part à la rencontre de nos identités (diffusion en radio les lundis à 14h et dimanche à 16h).