PORTRAIT. Fabian N’Guyen, artiste calédonien connecté au monde

Fabian N’Guyen, artiste calédonien connecté au monde
Si Fabian est très discret dans la vie, son double numérique totalise lui 70 000 abonnés dans le monde entier. Artiste à l’identité revendiquée, Fabian n’entend pas pour autant s’enfermer dans le monde virtuel. Son portrait est à découvrir dans "Destins peu communs".

Ses dessins ont fait le tour du monde et ont eu les honneurs de nombreux magazines. Mais c’est surtout sur les réseaux sociaux, et notamment Instagram que Fabian N’Guyen s’est fait connaître. Pourtant, à 42 ans, le Calédonien n’est pas né avec les réseaux sociaux, et ses premiers pas d’artistes, hormis ses œuvres d’enfants précieusement conservés par sa main, c’est à l’école d’art de Nouméa qu’il les fait. L’établissement, qui n’existe plus aujourd’hui, lui permet de "sortir de [sa] coquille" et de "rencontrer énormément de gens, de tous âges et de tous horizons. On était vraiment dans le destin commun", se souvient Fabian.

Une expérience réussie qui lui donne envie de poursuivre aux Beaux-Arts. Direction Nancy, aventure qui se solde par un échec. La faute à une institution trop académique, difficile à appréhender après les années de création libre passées à l’école d’art. Fabian revient alors à Nouméa, où comme il le dit lui-même "il s’ennuie dans l’administration" avant de réaliser que sa vie est ailleurs au bout de dix ans. De retour dans l’Hexagone, Fabian traverse une passe difficile qui s’avérera finalement salvatrice.  "J’ai un ami qui m’a dit pas de problème, on va t’héberger, mais en échange tu vas nous faire une BD ! Je n’y connaissais rien, mais j’ai été beaucoup soutenu et ça m’a permis de voir que je pouvais apprendre par moi-même aussi." A cet époque, Facebook émerge, lui permettant d’entrer en contact directement avec certains de ses illustrateurs et dessinateurs favoris. "A ma grande surprise, j’ai été très bien accueilli, certains sont devenus des amis." 

Des dessins qui croquent la vie quotidienne

Dans ses dessins, Fabian met en scène des couples gays, dans des moments de tendresse ou de vie quotidienne "autour d’un café ou au supermarché. C’est quelque-chose dont on a besoin, même si j’aime beaucoup les artistes un peu outranciers comme Tom of Finland, qui exacerbait les clichés à l’extrême." De temps en temps, un ou plusieurs super héros surgissent sur son compte Instagram, fruits d’une passion pour les Comics qui ne le quitte pas l’artiste depuis l’enfance.

Fabian s’affirme, expose, et décolle sur les réseaux sociaux, et notamment Instagram, spécialisé dans l’image. Des réseaux qui deviennent "une obsession, je calculais quand poster pour avoir la meilleure exposition possible", mais qui nourrissent aussi sa vie réelle : "J’échange beaucoup avec mes followers, je les rencontre dans la vraie vie autour d’un café ou d’un repas."

Aujourd’hui, Fabian aimerait à nouveau exposer, se lancer de nouveaux défis. C’est désormais chose faite, depuis peu, grâce à l’exposition collective "Femmes Sex(e)pose" visible jusqu’au 29 mars à la galerie Art Factory.

Écoutez cet épisode : 

 

Découvrez tous les épisodes de Destins peu Communs, l'émission qui part à la rencontre de nos identités (diffusion en radio le dimanche à 12h20).