PORTRAIT. Sam Cargnelli, jeune réalisateur calédonien de La Foa à Paris

Portrait de Sam Cargnelli ©nouvellecaledonie
Il fait partie de ces Calédoniens qui ont grandi avec le festival du Cinéma et qui ont franchi le pas grâce à ses concours, notamment. Sam Cargnelli, 23 ans, vit désormais à Paris. Il se forme pour faire de la réalisation un métier.

Aller au cinéma une ou deux fois par semaine est devenu une habitude, pour Sam Cargnelli, depuis qu’il vit à Paris. Et un moyen de développer sa culture ciné. “J’étais plus tourné vers faire des films que vraiment consommer des films, reconnaît le jeune homme de 23 ans. C’est vraiment en arrivant en Métropole que j’ai commencé à m’intéresser à tout ce qui existait, en France mais aussi dans le monde, au niveau du cinéma."

Un nouveau court en vue

C’est aussi dans l’Hexagone qu’il fait son école de cinéma. Son prochain court-métrage s’intitulera La Force des lions et mettra en scène un vieil homme asiatique qui, après des années de docilité, se révolte et cherche à retrouver sa virilité perdue. Au cœur du film, plusieurs problématiques. Qu’est-ce qu’être un homme au XXIe siècle ? Ou encore, le racisme. Un sujet qui touche Sam personnellement. “En Nouvelle-Calédonie, je l’ai vécu un petit peu mais plus de manière insidieuse, à travers des moqueries, entre amis, tout le long de ma scolarité. C’est ici en Métropole que j’ai eu pour la première fois peur pour mes origines, étant donné que pendant le Covid, il y a eu des appels à l’agression, des appels au meurtre, envers la communauté asiatique.”

Primé à treize ans

Des petits films, Sam a commencé à en tourner dès son plus jeune âge. Ce Lafoyen a treize ans quand il reçoit son premier prix, au festival du Cinéma, en 2013, pour Mon Hakuna matata. Et même à seize mille kilomètres de là, il reste attaché au Caillou, et aux Outre-mer. Avec une autre Calédonienne, il a créé une association. Leur but, créer du lien dans l’Hexagone entre les jeunes cinéastes ultramarins.

En association

“En discutant, on s’est rendus compte qu’on avait le même constat, autour du fait qu’il n’y avait pas de représentation des Outre-mer dans le cinéma”, explique Orana Larthomas, co-présidente de l’Ajuca (Association des jeunes Ultramarins pour le cinéma et l’audiovisuel). "L’idée, c’est de permettre à nos adhérents, qui sont jeunes et en formation pour beaucoup, d’avoir des modèles et des clés sur qu’est-ce qui se fait actuellement en Outre-mer. Quels sont les profils. Quels sont aussi les enjeux, les difficultés, les avantages qu'on peut avoir.”

Parodie de film noir ou sujet de société, Sam ne veut se fermer aucune porte. Le tournage de son prochain court, La Force des lions, est prévu pour septembre. Dans ce sujet, des extraits de précédents courts-métrages qu'il a réalisés : Paranoïa (présenté à La Foa en 2015, il a obtenu le prix Société générale Jeunes talents), Mon frère (à La Foa en 2018) ainsi que Mystère et tube de colle.