Pouembout : une exposition pour prévenir les addictions

Portée par les élèves de CAP du lycée Michel Rocard de Pouembout, l’exposition « un monde avec et sans consommations » Le Declic, réalise un travail de prévention au travers d’oeuvres faites-main et notamment de dessins. 
Un personnage et deux visages : c’est l’une des œuvres réalisées par les élèves de CAP du lycée Michel Rocard de Pouembout. Un dessin aux deux facettes, qui évoque les addictions à sa façon. « Je trouve qu’une personne sous l’effet du cannabis elle n’est pas pareille, elle est un peu chiffonnée. Elle est ailleurs et renfermée, alors qu’en temps normal, elle est plus ouverte », explique Yolas Pouyé, élève en CAP serrurier métallier, qui signe cette création. 
 

Accompagnement

En Nouvelle-Calédonie, d’après le dernier baromètre santé-jeunes de l’agence sanitaire et sociale, 31% des 13-18 ans interrogés ont déjà eu une expérience avec le cannabis. Un jeune sur six déclare en avoir consommé ces trente derniers jours, même si la majorité d’entre eux assure vouloir arrêter. 
 

L’âge d’expérimentation diminue. On est en Nouvelle-Calédonie que ce soit sur l’expérimentation du tabac ou du cannabis, au rang pratiquement premier au niveau de la zone Pacifique. Parfois, on est même au-dessus de certains chiffres au niveau de la zone pacifique Sud. Il y a vraiment intérêt à suivre le travail qui a déjà été entamé et à poursuivre l’accompagnement des familles et des jeunes - Ingrid Wamytan, responsable du programme de prévention en addictologie à l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie.

Consultations

Des élèves de CAP qui ont travaillé durant plus de quinze heures en classe de santé-sécurité, mais aussi en art appliqué. L’occasion de sensibiliser et de faire connaître les structures d’aide locales à l'image Declic, un service de l’agence sanitaire et sociale, au sein duquel psychologues et infirmiers assurent des consultations à ces jeunes de moins de 25 ans.

« Il y avait des personnes dans les classes que j’accompagnait déjà, et d’autres qui sont venues après en consultation, suite au travail d’échange opéré au travers de ces dessins. L’idée, c’était aussi de démystifier la consultation et de permettre aux jeunes d’accepter de venir en consultation sans craindre », précise Marie-Anne André, psychologue clinicienne à Déclic Nouméa et Koné.

Autre objectif : valoriser les œuvres des élèves auprès du grand public, car d’après les professionnels, « un jeune sûr de lui, c’est un jeune qui sait dire non ». Des créations qui seront visibles dès le 12 octobre prochain, au centre hospitalier du Nord.

Le reportage de Camille Mosnier et David Sigal dans votre JT à 19h30.