Pour une partie des petits Calédoniens, un mercredi au goût de rentrée bis

Préparation du réfectoire au collège Louise-Michel de Païta.
Des milliers d'élèves sont invités à retrouver le chemin de l'école ce matin, après 27 jours de confinement en Nouvelle-Calédonie. Cette rentrée s'annonce adaptée, progressive... et compliquée. Le Sud reprend en demi-classe, les Loyauté échelonnent à partir de demain et le Nord préfère attendre.
Retour au 18 mars 2020. Alors que l’année scolaire a commencé depuis un mois, deux cas de Covid-19 sont détectés en Nouvelle-Calédonie. Dès le lendemain, tous les établissements scolaires du pays doivent fermer leurs portes. Les quelque 67 000 élèves calédoniens vont passer les quatre semaines suivantes confinés, le plus souvent chez eux. Alors, ce matin a un goût de rentrée bis, pour celles et ceux qui reprennent la classe.
 
Pendant le confinement strict, l'école à la maison.
 

Le Sud ouvre la voie

En province Sud, la rentrée scolaire a été organisée en demi-classe, pour respecter les mesures sanitaires anti-Covid 19. Le premier groupe, formé par ordre alphabétique, est accueilli ce matin, demain jeudi et vendredi. Pendant ce temps, le second groupe patientera en continuant, autant que faire se peut, les devoirs à la maison. Et il prendra le relais la semaine prochaine.
 

Sarraméa attendra

Sauf… les enfants scolarisés dans une commune qui a décidé de se laisser du temps. C’est le cas de Sarraméa. Les 24 élèves de la petite école Kawa Cyprien Braïno ne sont pas attendus avant le 4 mai. Le maire, Alexandre Nemebreux, considère que les conditions d’organisation et de sécurité sanitaire ne sont pas réunies pour respecter les protocoles de la DASS. Le transport des jeunes de Sarraméa vers les écoles et collèges de La Foa est lui aussi suspendu.
 
 

Beaucoup d’absents annoncés

Sauf, aussi, les élèves que leur famille aura préféré garder à la maison. Par précaution. Les enseignants s’attendent à un taux d’absentéisme important, car les parents restent partagés sur cette reprise. Certains ont décidé de laisser passer les deux semaines de confinement adapté, au moins, avant de scolariser leur(s) enfant(s). Ils ont peur du Covid-19. Rappelons que durant cette période intermédiaire, les absences ne seront pas sanctionnées.
 

Pendant le confinement, j’ai travaillé. Malgré que notre employeur nous a fournis les équipements nécessaires, je n’étais pas rassuré en rentrant dans la maison. Maintenant, je ne suis pas du tout rassuré d’envoyer mes enfants à l’école. Je crois que jusqu’au mois de mai, ils resteront à la maison.
- Jean-François, père de cinq enfants du second groupe

 

Il y aura toujours des craintes. On lui a préparé sa petite trousse de toilette, avec le nécessaire hygiénique, pour qu’elle puisse se nettoyer les mains régulièrement. Un petit masque en tissu pour qu’elle puisse se protéger. Mais elle sera bien obligée de retourner à l’école, de toutes façons.
- Aurélie, maman de Laura, en CE2


Ecoutez le micro-trottoir de Malia-Losa Falelavaki:

Avant la rentrée en province Sud


Du côté des élèves, le retour en classe semble plutôt attendu.
 

Je suis contente de retourner à l’école. C’est plus facile par rapport aux devoirs, le prof à côté de nous pour nous expliquer si on ne comprend pas quelque chose.
- Une élève qui revient en sixième ce matin

 

On va retrouver les copines et aussi, on va retrouver la maîtresse. Il y a deux groupes et on fait par ordre alphabétique. Je pense faire partie du deuxième groupe. 
- Laura, en CE2


Ecoutez le reportage de Malia-Losa Falelavaki : 

Enrobé rentrée du 22 avril 2020

 

La question du transport

S’ajoutent les élèves et enseignants qui sont retenus loin de leur établissement par l’absence de transports, pour les Loyauté ou l’île des Pins. 
 
 

Etalée aux Loyauté

Aux Loyauté, justement, la rentrée commencera plutôt demain, jeudi, en tout cas à Lifou. «Cette rentrée se fera suivant la réalité de chaque école et de chaque secteur», explique Alice Wayewol, directrice de l'Enseignement à la province îles. «Elle se fera par groupes. Et nous avons de petites écoles à faible effectif qui n’ont pas besoin de rentrée échelonnée.»
Lire également là.
 

Réflexion globale

Le résultat d’une réflexion «plutôt globale : il s’agissait, pour les équipes, de réfléchir d’un point de vue organisationnel, pédagogique, mais en prenant en compte aussi le transport scolaire.»
Quant aux conditions sanitaires, écoutez Alice Wayéwol, jointe par Charlotte Mestre :

Rentrée aux îles, Alice Wayewol

 
 

La province Nord a préféré repousser

Et puis il y a les élèves scolarisés dans le Nord, que la province a souhaité garder à l'abri jusqu'au 4 mai. A lire ici.
 

La distanciation à l'épreuve de la cour

Une fois les élèves de retour, il va falloir respecter les gestes-barrières et la distance minimale de sécurité entre les enfants. Pour les accueillir dans les meilleures conditions, enseignants et personnel éducatif se mobilisent depuis lundi. Le matériel, c’est bien. Contenir l’enthousiasme et le naturel des élèves, c'est autre chose !
 
 

«Pas évident»

«Ça ne va pas être évident pour les petits», prédisait mardi matin Fabienne Kadooka, la secrétaire générale du syndicat SFA-CGC. «En classe, c’est facile puisqu’ils sont assis. Mais dès l’instant où ils seront dans la cour de récréation ou à la cantine, c’est sûr qu’il faudra être derrière les élèves.»
Ecoutez-la au téléphone de Malia Noukouan :

La distanciation à l'école, Fabienne Kadooka