Pourquoi faire simple ?

Les Cagous joueront les demi-finales de O'League
Tenus en échec dans les arrêts de jeu par Tahiti, les footballeurs calédoniens joueront les favoris Kiwis en demi-finale de la Coupe des Nations. Leur manque de constance coûte cher, mais n'est pas (encore) fatal. 

A QUELQUES MINUTES DU RÊVE

A dix minutes de la fin du temps réglementaire, le ciel s'est éclairci. Saïko récupère le ballon côté droit, et parvient à servir Bertrand Kaï à l'entrée de la surface. La suite est limpide. Contrôle pied droit dos au but, départ à l'opposé, et tir enchaîné à ras de terre malgré une défense resserrée. Mickaël Roche se couche sans pouvoir stopper la course du ballon. La Nouvelle-Calédonie mène 1-0, et reprend la tête du groupe A qu'elle a cédé dans l'après-midi aux Papous, tombeurs féroces des Samoa 8-0. C'est le scénario idéal. Si l'on en reste là, les coéquipiers du buteur de Hienghène affronteront les Salomon, 2e du groupe B, dans le dernier carré de la Coupe des Nations 2016. 

Bertrand Kaï (11), auteur du but décisif à la 80e !

DONNER LE BÂTON POUR SE FAIRE BATTRE

Cet avantage, cette chance, ils se sont battus pour. Pendant plus d'une heure de jeu. Pourtant, l'équipe déjoue une nouvelle fois dans le match. Ballon mal dégagé depuis la défense par Loïc Wakanumuné et rendu à l'adversaire. Corner dans la foulée. Au bout de l'action, une claquette de Steve Ixoée, reprise de la tête par un tahitien. Le ballon retombe dans les pieds de Teaonui Tehau, dos au but. Inspiré, il tente une talonnade et trompe deux défenseurs ainsi que le gardien cagou. A la 92e minute, Tahiti égalise. La Nouvelle-Calédonie ne reviendra pas. Elle bascule en conséquence en 2e position du groupe A avec le même nombre de points que les Papous (5) mais une différence de buts défavorable (+7 contre +8). En demi-finale, ce seront finalement les Kiwis au menu. Pas le mieux, mais pas le pire. Les Cagous sont encore dans la Coupe, alors que les Toa Aito, tenants du titre, doivent rentrer chez eux. Ils sont par ailleurs qualifiés par la phase finale des éliminatoires Océanie de la Coupe du Monde 2018 puisqu'ils ont terminé dans les trois premiers de leur groupe. 

Teaonui Tehau (10) a égalisé d'une talonnade, à la suite d'un corner à la 92e.

IXOEE ET KAI EN SAUVEURS

Bertrand Kaï s'est démené pendant 94 minutes. Des courses incessantes, des duels acharnés, le capitaine a une nouvelle fois montré l'exemple. Dès la 16e minute, c'est lui qui déborde côté droit et adresse un bon centre dans la surface. La passe est dévié, et Cédric Sansot rate le cadre d'une tête plongeante. En fin de rencontre, le buteur de Hienghène a fait parler son talent de finisseur avec une superbe réalisation, qui plus est décisive.

Bertrand Kaï, toujours là dans les grands rendez-vous

Steve Ixoée a lui été impeccable sur cinq ou six occasions adverses ! A la 22e, Teaonui Tehau était passé tout près de le crucifier en coupant de la tête un centre de Tissot. Il avait trouvé la barre transversale. Quelques minutes plus tard, Ixoée est devenu acteur en gagnant son duel contre Alvin Tehau, lancé seul à sa rencontre. Ses interventions sur les tirs adverses, ses prises de balles ont sécurisé l'équipe. En fin de match, il a sauvé les siens sur une frappe puissante de Téhina (91e) puis une sortie courageuse devant Teaonui Tehau (95e).  

Steve Ixoée (en jaune), au sol, empêchant Tissot et A.Tehau de marquer

 

L'ORGANISATION DEFENSIVE A REVOIR

A la mi-temps du match contre Tahiti, le sélectionneur Thierry Sardo a procédé à deux changements. Exit les deux latéraux titularisés, Joseph Tchacko et Jean Chris Wajoka. Rentrées de George Béaruné et Jo Athalé pour les remplacer. Un coaching payant. L'équipe était mieux assise défensivement et le ballon circulait avec plus de fluidité depuis l'arrière, en seconde période. C'est un problème à régler pour le staff technique. Les défenseurs de côtés ont tendance à monter trop haut sur le terrain en phase offensive. A la perte du ballon, et sur les contre-attaque adverses, les milieux récupérateurs ou les stoppeurs sont obligés de les couvrir en délaissant l'axe. En résulte une désorganisation, et des boulevards pour des joueurs comme le tahitien Steevy Chong Hue, souvent perturbant dimanche soir. 

Les latéraux cagous trop offensifs ? Ici, Jean-Chris Wajoka remplacé à la pause.

 

AMELIORER LA CIRCULATION DE BALLE

La Nouvelle-Calédonie est capable de belles phases de jeu, construites et rapides. On l'a vu dans le premier quart d'heure, tout comme en seconde période. Lorsque le ballon est posé au sol, et que les joueurs évoluent dans leurs zones respectives, la transmission de passes est efficace. Des décalages se créent. Reste maintenant à faire preuve de constance sur 90 minutes. C'est le palier à franchir. En deuxième mi-temps, cette rigueur dans les attaques a débouché sur de nombreuses occasions. A la 60e, Athalé a touché la barre transversale sur une volée de plus de 20 mètres après un bon renversement de jeu. Une frappe de Kayara, du gauche, a filé entre les jambes de Kaï avant d'être arrêtée par Mickaël Roche. César Zéoula a pu tirer lui aussi dans la surface. Et Saïko a bien failli marquer d'une reprise de l'intérieur du pied en reprenant un centre au second poteau. 

LES DEMI-FINALES MERCREDI

Les matchs du dernier carré de la Coupe des Nations se joueront le 8 juin prochain à Port Moresby. A suivre Nouvelle-Calédonie - Nouvelle-Zélande à 17 heures (en direct sur NC1ère), suivi de Papouasie - Salomons à 20h30.
Les Cagous auraient préféré éviter les Kiwis, victorieux de leurs trois matchs de poule avec 9 buts marqués pour un seul concédé. Tant pis. Il faudra bien les battre dans le tournoi pour espérer le gagner.
En 2012, cela s'était produit. Jacques Haeko et Bertrand Kaï évoluaient alors en pointe. Georges Gope-Fenepej jouait milieu gauche, Iamel Kabeu, milieu droit. Marius Bako et Olivier Dokunengo étaient associés dans l'entrejeu. La défense était composée de Dominique Wacalie, Emile Béaruné, Joël Wakanumuné, et Judicaël Ixoée. Rocky Nykeine était le gardien titulaire. Waddle et Kaï avaient marqué. VIDEO de l'OFC ci-dessous :


Petite anecdote de Dominique Wacalie :
"Je me souviens de ce match. Les "Néo" étaient passés dans le couloir avec du hard rock à fond pour nous déconcentrer. J'étais en train de remonter mes chaussettes aux genoux, un petit rituel d'avant-match durant lequel je me concentre. Ca m'a énervé. Quand on s'est retrouvé en ligne face aux tribunes avant le coup d'envoi, on regardait leur attaquant (Shane Smeltz) en se disant qu'on allait les bouffer. Ils nous avaient pris de haut"