Pouvoir d'achat : les temps sont durs pour les consommateurs calédoniens

Certains consommateurs font désormais beaucoup plus attention au prix des produits qu'ils achètent.
Les derniers chiffres de l'Isee ont beau être encourageants, la question du pouvoir d'achat demeure sensible, en Nouvelle-Calédonie. L'inflation se fait particulièrement ressentir, dans les magasins, les restaurants et autres commerces. Une tendance qui pousse les consommateurs à s'adapter, en se tournant vers d'autres produits, ou en se restreignant tout simplement sur leurs achats du quotidien.

En Nouvelle-Calédonie, les produits alimentaires sont 78 % plus chers que ceux de l'Hexagone. A côté de cela, les salariés ont perdu l'an dernier 4,5 % de pouvoir d'achat. Sans compter le taux d'inflation moyen qui atteint des records.

Résultat, dans les grandes surfaces, les Calédoniens y réfléchissent à deux fois avant de remplir leur chariot. "Je regarde davantage les prix, je compare. Ce n'est pas forcément bien indiqué, mais je fais au maximum", assure Annie Camus, à la recherche de noix de cajou dans cette grande surface. "Au lieu de prendre deux paquets, je n'en prends qu'un seul."

Pour cette autre cliente, c'est l'incompréhension qui domine."Je ne comprends pas pourquoi on est obligé de compter. On a une petite retraite, en plus."  

Acheter ce dont on a vraiment besoin

Jean-Luc Maurin est responsable des produits de grande consommation dans une grande surface. Il constate que les consommateurs sont plus attentifs. "Pour les promotions, les gens se déplacent pour des produits précis. S'ils n'en ont pas besoin, ils ne les prennent pas."

Un rayon de supermarché dans une grande surface calédonienne.

Changer ses habitudes par obligation

Autrement dit, à cause des prix élevés, les Calédoniens ont dû changer leurs habitudes d'achat. "Beaucoup d'entre eux sont assez fidèles, mais maintenant ils essayent de trouver, à produit égal, le moins cher", confirme Gilles Vernier, président de l'association UFC Que choisir.

Un effet anxiogène

Et à quelques semaines des fêtes de fin d'année, ce contexte inflationniste a un effet anxiogène sur beaucoup de familles. "Il y a trois ou quatre ans de ça, je pouvais sortir avec trois chariots. Et j'invitais beaucoup de monde", raconte Daniel Eatene. "Mais avec la situation, je pense qu'on ne pourra pas inviter nos familles." Outre les prix dans l'alimentation, les derniers chiffres de l'Isee soulignent également un écart de prix de 41 % dans le secteur de la santé.

Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et René Molé :

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