Le Silo fait escale pour la première fois en pays Drehu

Rencontre avec les étudiants de l’Ecole Pastorale de Bethanie à Xepenehe.
Après Koné et Poindimié, le Salon international du livre océanien poursuit son tour de Calédonie et fait halte à Lifou pour deux jours.
Au sommaire : des ateliers, des conférences, des dédicaces et des rencontres avec la population.
C’est une douzième édition du Silo un peu particulière puisque c’est la première fois que l’événement s’invite à Lifou. Et les auteurs invités en sont les premiers ravis. Pour Francois Reynaert, éminent spécialiste de l’histoire de France, cette immersion en pays drehu est l’occasion de confronter l’enseignement des livres au terrain. 
Ainsi, la visite de l’école Pastorale de Béthanie lui a permis d’assouvir sa soif de connaissance et de constater qu’ici aussi, à Lifou, on aime les livres. « C’est merveilleux de découvrir comment le protestantisme s’est installé et a organisé sur les îles. Quand on voit la mer, les missionnaires qui arrivent, cette bâtisse construite (à la fin du 19e siècle), pour quelqu’un qui aime l’histoire, c’est passionnant », confie le journaliste et écrivain. 
Pour Isa Qala, autrice calédonienne et coordinatrice du Silo à Lifou, l’école pastorale de Béthanie est « un endroit important, un lien avec l’histoire de Lifou », qui permet aux auteurs internationaux de « comprendre le monde dans lequel on vit ».  
L’autrice métropolitaine Alice Zeniter avec les élèves de 1ere L et du club de lecture du lycée des Iles.

Des échanges sans précédent

Les organisateurs ont mis l’accent sur la jeunesse avec des rencontres dans cinq établissements scolaires publics et privés de Lifou. Comme ce face-à-face avec les élèves de Première L du lycée des Iles et Alice Zéniter, lauréate du Goncourt des Lycéens en 2017 pour son roman L’art de perdre
« Comment créez-vous vos personnages ? ». « Votre livre est-il inspiré de faits réels ? » L’autrice s’est prêtée volontiers au jeu des questions-réponses sur cette saga familiale, qui retrace la quête d’identité d’une petite fille de harkis. « Je me balade tout le temps avec des cahiers et quand j’ai une idée, je vais la noter », a confié l’écrivaine aux lycéens.
La « question de la colonisation et des populations indigènes », le « droit de dire une histoire », « l’accès à la bonne maîtrise de la langue, à la lecture, au marché du livre qui est une donnée chère »… Autant de sujets que la romancière a souhaité partager avec les écrivains du Caillou mais avec les élèves aussi, « qui sont peut-être les futurs auteurs et actrices du pays », sourit-elle. Une rencontre qui n’a pas laissés indifférents les lycéens. « Ça va nous aider dans nos études », estime Titaïna Trupit, tandis que son camarade Eol Leda se réjouit de « rencontrer pour la première fois un auteur d’un livre qu’(il a) lu ».
Les « liens », thème de ce nouveau Silo, continueront de se tresser ce mercredi entre les auteurs et les habitants de Lifou. Des rencontres avec les scolaires sont prévues au collège Havila, au lycée des îles ou encore au collège Boula. Cette deuxième journée à Lifou sera aussi animée par des rencontres à la médiathèque Löhna, où le Silo marque les célébrations des 20 ans de l’établissement. 

Le reportage de Caroline Antic-Martin et Laura Schintu 
©nouvellecaledonie
 
Epilogue à Nouméa
Le Silo reviendra dans la capitale à partir de ce jeudi. C’est un hôtel du front de mer de l’Anse-Vata qui recevra l’événement. La première journée sera dédiée aux scolaires, puis tous les publics seront conviés le vendredi 4, de 8 heures à 19 heures, et le samedi 5, de 8 heures à 17 heures. Des rencontres à l’université sont également organisées le soir de ces mercredi 2 et jeudi 3 octobre.