Après un parcours exemplaire, Estelle Sitrita devient officiellement huissier de justice en Nouvelle-Calédonie. Elle est la première femme kanak à occuper cette fonction. Originaire de Lifou et âgée de 32 ans, elle a prêté serment devant le tribunal de Nouméa.
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Un instant unique, à la fois solennel et émouvant. En prêtant serment, Estelle Sitrita est officiellement devenue huissier de justice. A 32 ans, elle s’avère la première femme kanak à occuper cette fonction.
Un reportage de Sheïma Riahi et Gaël Detcheverry :
«Un magnifique exemple»
«Je suis particulièrement ému, parce que d'une part Estelle Sitrita n'est pas une inconnue pour moi et pour plusieurs membres de notre chambre. Et d'autre part, parce que son parcours est un magnifique exemple de la façon dont une jeune Calédonienne, compétente et déterminée, a pu franchir tous les échelons», a salué Florent Burignat, huissier de la place.Fierté de la famille
La reconnaissance ainsi que les encouragement de ses pairs, et pour ses proches, dont certains spécialement venus de Lifou, évidemment beaucoup de fierté. «C'est une bonne réussite de nos enfants. Je pense aussi que c'est un peu le résultat de l'éducation», réagi Maurice Sitrita, le papa d'Estelle.«Le début d'une autre vie professionnelle»
«C'est l'aboutissement de beaucoup de travail, c'est pour ça que c'est une grande satisfaction, renchérit Corine, sa maman. Elle a vraiment beaucoup travaillé pour ça et elle a encore du travail, parce que c'est le début de la carrière, mais on est contents pour elle.» Quant à la première concernée, elle confie un mélange de grande joie, et de stress. «C'est le début d'une autre vie professionnelle.»Mise à l'écrit du droit coutumier
Sept ans, et un emploi à la clé. A Dumbéa, Estelle Sitrita vient de racheter l'étude dans laquelle elle exerçait déjà. Parmi ses priorités, faire exister et interpréter les lois du pays en matière de droit coutumier. «On est dans un processus de mise à l'écrit du droit, de la loi coutumière. Toutes les professions de la justice, y compris les huissiers de justice, ont un rôle à jouer dans cette application et cette interprétation du droit coutumier.» Et d'ajouter : «Je pense que c'est un atout de connaître la population à qui on s'adresse et surtout qu'elle puisse s'identifier à nous.»Un reportage de Sheïma Riahi et Gaël Detcheverry :