Près de mille emplois supprimés en 2020 dans le privé

Reprise des restaurants à Nouméa après le confinement 2020. La restauration, l'un des services les plus affectés par la perte d'emploi salarié.

La synthèse consacrée à l'emploi salarié en Nouvelle-Calédonie met des chiffres sur une réalité. Celle d'un territoire préservé de la pandémie sur le plan sanitaire, mais pas épargné pas ses conséquences. En 2020, le nombre d'emplois déclarés dans le privé accuse sa plus forte baisse en dix ans.
 

En 2020, les employeurs du secteur privé ont déclaré à la Cafat un peu plus de 64 700 salariés. Si on compare avec 2019, c'est en moyenne 910 emplois de moins, souligne dans une synthèse annuelle l'Institut de la statistique et des études économiques. Une diminution (-1,4%) qui s'avère la plus forte baisse enregistrée sur la dernière décennie. 

  • Les moins de trente ans en première ligne

Les jeunes ont été les premiers à faire les frais de ces réductions d’effectifs : l'Isee met en exergue que neuf emplois perdus sur dix étaient occupés par un jeune de moins de trente ans.

  • Les services ont été les plus touchés

Dans le détail, les résultats varient selon le secteur d’activité. La baisse annuelle est surtout portée par une chute dans les services : -2,2% entre 2019 et 2020, ça représente 741 emplois salariés supprimés (dont 551 dans la restauration et l'hébergement, -11,9%). 
La construction (-4,6%, soit 291 emplois) et le commerce (-0,8%, soit 87 emplois) enregistrent également des pertes d’emplois. A l’inverse, l’industrie et l’agriculture en ont créés durant l'année.

  • Chute au premier trimestre

L'année 2020, c'est bien sûr le choc Covid-19. L'emploi salarié calédonien en a payé le prix le plus sévère au premier trimestre, avec une chute de 3%. "Une telle baisse n’avait jamais été observée jusqu’alors sur le territoire, écrit l'Isee. Elle marque l’entrée de la Nouvelle-Calédonie dans la crise sanitaire". 

  • Les effets de la crise

Le Caillou a pu rester préservé de la pandémie, il n'a pas été pour autant épargné par ses effets. Suspension des touchés de bateaux de croisière, confinement, restriction au transport aérien, mais aussi absence de clientèle internationale, difficultés d'approvisionnement et, dans un tel contexte, les mesures de sauvegarde et de soutien aux entreprises. 

  • Deux trimestres qui ne compensent pas

Avec la reprise d’une activité à peu près normale après le confinement 2020, les effectifs salariés sont repartis à la hausse : +0,4% au deuxième trimestre, et +1,6% au troisième. "Toutefois, dit l'Isee, la hausse de l’emploi cumulée de ces deux trimestres ne compense que partiellement les emplois supprimés en début d’année, soit seulement deux-tiers des postes perdus."

  • L'effet "usine du Sud"

D'autant que cette reprise s’est interrompue au quatrième trimestre, avec un repli de 0,2%. "La Nouvelle- Calédonie est alors secouée par les crispations autour de la cession de l’usine du Sud, qui occasionne des perturbations notamment pour les activités de la mine et de la métallurgie, les déplacements en différents points du territoire et certaines activités de loisirs ou festives", rappelle l'analyse. En décembre 2020, l’emploi atteignait "un niveau à peine supérieur à celui qu’il avait en décembre 2012".

  • Autre indicateur, le "climat des affaires"

L’indicateur du climat des affaires synthétise l’opinion des chefs d’entreprise sur la conjoncture. Il suit les mêmes évolutions au cours de l’année : il a perdu seize points au premier trimestre 2020, pour s’établir à son plus bas niveau historique. Puis s'est redressé aux deuxième et troisième trimestres, pour de nouveau se replier en fin d’année.

  • Moins de licenciements économiques ou de liquidations

"A l’inverse, et de façon presque contre-intuitive compte tenu du contexte, d’autres indicateurs paraissent moins sinistrés sur la période", modère la synthèse de l'Isee.

"Les licenciements économiques se sont réduits, tant sur le nombre de salariés licenciés (-10 % par rapport à 2019) que sur le nombre d’entreprises concernées (-18 %). De même, les liquidations judicaires prononcées au cours de l’année 2020 sont en repli de 35 % par rapport à l’année précédente ; ce sont ainsi 120 liquidations judiciaires de moins qu’en 2019."

Conclusion : "les mesures prises par les pouvoirs publics pour aider les entreprises à passer le cap de la crise " ont permis "de contenir les réductions d’emplois et de maintenir la trésorerie des entreprises".

Feuilletez la synthèse de l'Isee sur l'emploi salarié en 2020