Présidentielle 2022 : réactions calédoniennes à la réélection d’Emmanuel Macron

Dépouillement dans un bureau de la zone VKP, en province Nord.
Comment le résultat du second tour est-il accueilli en Nouvelle-Calédonie ? Paroles de politiques et de représentants du monde économique et social.

Emmanuel Macron, 44 ans, a été réélu. Qu’en pensent les Calédoniens ? "Cinq ans encore à tirer", lance l’une. "C’est bien parce qu’il connaît le dossier de la Calédonie", salue l’autre. Réactions recueillies par Julie Straboni ce lundi matin, au marché de Nouméa.

Réélection d'Emmanuel Macron : micro-trottoir calédonien par Julie Straboni

Louis Mapou : "un interlocuteur qui connaît bien le dossier"

Pour le président du gouvernement, Louis Mapou, ce résultat marque "une nouvelle étape. En Nouvelle-Calédonie, on attendait que cette élection ait lieu pour qu’on puisse ensemble envisager la suite. Cette réélection, c’est tout simplement la possibilité d’avoir un interlocuteur qui connaît bien la Nouvelle-Calédonie, qui a pris des engagements avec la Nouvelle-Calédonie, qui connaît bien le dossier. C’est un gage de conditions de travail qui sont en mesure de mieux étayer les questions que nous avons à traiter pour l’avenir. "

Il est interrogé par Bernard Lassauce et Christian Favennec : 

©nouvellecaledonie

Roch Wamytan : "il faut qu'il montre qu'on peut lui faire confiance"

Le président du Congrès, élu de l'Union calédonienne, était l'invité de notre édition spéciale ce lundi 25 avril. Roch Wamytan a tenu à saluer la réélection d’Emmanuel Macron. "Il sera notre interlocuteur pour les cinq ans à venir. Nous n’étions évidemment pas sur cette position-là. Puisque la position des indépendantistes était de dire que par rapport à ce qu’il avait décidé pour le 12 décembre, on ne pouvait plus lui accorder notre confiance. Nous avions ce sentiment de colère et de trahison."

Christopher Gygès : "une vraie satisfaction"

Toujours lundi matin, l’Invité de la matinale avait un format spécial. C’est dans une version rallongée que Christopher Gygès est revenu sur ce second tour avec Anne-Claire Lévêque. Notamment les résultats calédoniens du président candidat. "On tablait sur un peu moins, à vrai dire", a livré le coordonnateur de son comité de soutien. Alors que ça s'avère "très proche des scores de Nicolas Sarkozy de 2007 [62,98 %] et 2012 [63,03 %]".

L'élu des Loyalistes complète : "C’est une vraie satisfaction, aussi, parce qu’Emmanuel Macron est en tête dans toutes les communes de Nouvelle-Calédonie (…). L’agglo,  qui avait voté majoritairement pour Marine Le Pen en 2017, aujourd’hui a voté très majoritairement pour Emmanuel Macron." Comment l’interpréter ? "Le vote de Marine Le Pen (…), c’est le vote de personnes attachées au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Et très clairement", estime Christopher Gygès, "Emmanuel Macron, durant ce quinquennat, a incarné ça."

Réélection d'Emmanuel Macron : réaction de Christopher Gygès par Anne-Claire Lévêque

Sonia Backès "très heureuse et très fière"

La présidente des Républicains calédoniens, et de la province Sud, réagissait pour sa part sur les réseaux sociaux. "La période qui s’ouvre pour la Nouvelle-Calédonie est une période essentielle dans laquelle nous aurons à décider de l’avenir de nos enfants! Et je suis heureuse d’y travailler avec ce président", écrit Sonia Backès. "La proximité que les Calédoniens ont construite avec Sébastien Lecornu permettra, j’en suis sûre, de bâtir, un avenir de paix dans une Calédonie définitivement française."

Philippe Dunoyer : "les Calédoniens ont pu constater [son] investissement personnel"

Invité du journal radio à 6h30, le député Philippe Dunoyer, Calédonie ensemble, livrait un même écho à Malia Noukouan : "Il faut vraiment noter le soutien que les Calédoniens ont voulu lui apporter après cinq ans où ils ont pu constater l’investissement personnel du président dans notre dossier et les avancées qui ont pu être réalisées."

L'autre député calédonien, Philippe Gomès (CE) estimant que "c'est la France qui a gagné".

Guy-Olivier Cuénot : "un résultat décalé"

Soutien local de Marine Le Pen, Guy-Olivier Cuénot a lui aussi réagi dans le journal de 6h30. Il retient "au niveau national une forte progression et une très forte progression Outre-mer". D’où cette remarque : "Nous avons un peu un résultat qui est décalé en Nouvelle-Calédonie par rapport au reste de l’Outre-mer." Calédonie où l’élu regrette "cette effroyable abstention". Et d’ajouter : "Il y a eu aussi un barrage à tout prix qui m’a surpris."

Réélection d'Emmanuel Macron : réaction de Guy-Olivier Cuénot par Malia Noukouan

Alain Descombels : "une victoire en trompe-l'œil"

Pour cet autre soutien de la candidate Le Pen en Nouvelle-Calédonie, qui le dit lui aussi sur les réseaux sociaux : "C’est une victoire de Macron, pour la première manche, qu’il faut admettre car nous sommes des démocrates mais qui est en trompe-l’œil".  Alain Descombels ajoutant : "Restons vigilants sur ce qui nous attend et préparons nous pour les législatives afin de défendre la Calédonie dans la France."  

Alain Descombels qui a également réagi dans notre édition spéciale de ce lundi 25 avril, il a souhaité remercier les électeurs "car nous sommes passés de 18 000 voix au premier tour  à 28 000 voix, en quinze jours, ce qui est une belle performance."

Daniel Goa : "on savait qu’il allait gagner"

Côté indépendantistes, la victoire d’Emmanuel Macron n’est pas une surprise pour l’Union calédonienne. Laquelle observe avec satisfaction l’abstention importante à ce second tour de la présidentielle. "Macron, c’est l’homme de l’époque", décrit le dirigeant du mouvement, Daniel Goa.

Réélection d'Emmanuel Macron : réaction de Daniel Goa 1, par Cédrick Wakahugnème

Reste la question de la suite des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Pour l’UC, elle se fera avec l’Etat. Mais avant cela, le prochain congrès du FLNKS devra définir la stratégie. "Celle annoncée par l’UC ou une autre."

Réélection d'Emmanuel Macron : réaction de Daniel Goa 2, par Cédrick Wakahugnème

Mimsy Daly : "on est contents de poursuivre nos travaux avec Emmanuel Macron"

La présidente du Medef NC est plutôt satisfaite de cette réélection. "Nous avions salué la méthode d’Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu qui ont écouté profondément les préoccupations de la société civile et du monde économique. On est donc content de poursuivre nos travaux avec Emmanuel Macron."

Baptiste Faure : "une continuité qui peut être bénéfique"

Du côté de la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises, Baptiste Faure, le secrétaire général salue notamment la continuité. "Le point principal qu’on peut attendre du président de la République, c’est sa prise en main du dossier institutionnel et là il faut saluer du coup une continuité qui peut être bénéfique à la sortie de l’accord de Nouméa."

Milo Poaniewa : "c'est quelqu'un qui connaît le dossier"

Les syndicats aussi n'ont pas tardé à réagir. Le secrétaire général de l'Usoenc, Milo Poaniewa, attend une implication renouvelée du président dans les mois qui viennent. "C’est quelqu’un qui connait le dossier et qui est déjà engagé dans le processus. Il a cet avantage là. Mais maintenant qu’il est réélu, il faut que l’Etat français ne se contente pas d’une position d’arbitre." 

André Forest : "un président très mal élu"

En revanche, André Forest, le président de l'USTKE, rappelle que des avancées sur les différents dossiers ne pourront reprendre qu'après la séquence des Législatives, au lendemain du 19 juin. "C’est un président qui a été très mal élu, il va avoir fort à faire sur le plan social au niveau national et sur le plan calédonien, le comité stratégique indépendantiste doit se réunir très prochainement. Le rendez-vous qui avait été donné c’était après la présidentielle et les législatives." 

Les réactions des représentants du monde économique et social, recueillies par Caroline Antic-Martin et Nicolas Fasquel :

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>> Et pour les réactions à l'échelle des résultats Outre-mer, c'est à lire ici.