Prêt à la Nouvelle-Calédonie : le projet de texte retiré de l’ordre du jour au Congrès

Le Congrès, image d'illustration.
Surprise, au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, à propos du prêt envisagé avec l'Agence française de développement. Le texte a été retiré de l'ordre du jour après une motion préjudicielle déposée par les élus indépendantistes.

Le gouvernement voulait retirer le texte de l’ordre du jour de la séance du Congrès, mais le règlement du Boulevard Vauban ne le permettait pas sauf si une motion préjudicielle était soumis au vote de l’assemblée.
C’est donc le groupe UNI qui a présenté cette motion au nom du gouvernement Mapou.
L’exécutif a estimé que les conditions n’étaient pas réunies pour établir un taux de remboursement sur cet emprunt de 20,88 milliards auprès de l’AFD, un prêt garanti par l’Etat. Une somme qui doit servir à boucler le budget de la Nouvelle-Calédonie. C’est la seconde fois, rappelons-le, que le gouvernement calédonien fait appel à un tel prêt garanti par l’Etat pour le financement de la crise sanitaire, après celui contracté par le gouvernement Santa en 2020.

Trop d’incertitudes

Yannick Slamet, le porte parole du gouvernement, seul membre de l’exécutif présent face aux élus du Congrès a indiqué que les taux s’affolent, dans le contexte international actuel, faisant souffler un vent de panique sur les marchés.
Un contexte qui présente trop d’incertitudes surtout pour un emprunt sur 25 ans.
L’AFD a signalé lundi à l’exécutif être dans l’impossibilité de garantir un taux fixe d’ici début juillet, sachant que la Nouvelle Calédonie risque la rupture de trésorerie à cette même date.
Ce lundi après-midi, la discussion n’aura duré qu’une demi-heure, cela a été fortement critiqué par l’opposition.
Les Loyalistes ont fustigé le fait que la convention habilitant le président du gouvernement à signer l’accord de prêt n’ait pas été discutée ni présentée en séance.
La motion préjudicielle a été votée avec 36 voix pour et 18 abstentions.
Pour l’heure, et cela a été rappelé en séance, personne n’a de visibilité, il faudra attendre que le marché se détende et que la Banque de France établisse un taux fixe, ce qui pourrait intervenir début juillet.

Appel au chef de l’Etat

Et après ce vote, les élus du Congrès et candidats aux législatives pour la majorité présidentielle, Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf ont lancé un appel à Emmanuel Macron.
Ils demandent, dans un communiqué, que "des initiatives soient prises au niveau du gouvernement de la République permettant dans les meilleurs délais de débloquer la situation".
Une lettre à découvrir ci-dessous :

Les explications de Laurence Pourtau 

©nouvellecaledonie