Jamais les questions de vie quotidienne, n’ont occupées autant de place, que dans cette deuxième visite officielle. C’est le constat du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, qui ce lundi sur notre plateau, a enjoint les élus à s’emparer des éléments qui constituent la vie au quotidien des habitants, pour bâtir leurs projets de société. "Il y a une dimension aussi humaine, dans la vie politique. Il faut aussi repartir de la vie quotidienne, de la vie des femmes et des hommes qui sont dans ce pays, pour essayer de leur bâtir un avenir", déclare Sébastien Lecornu.
Crise sanitaire
Pour étayer son propos, le ministre des Outre-mer s’appuie sur la crise sanitaire. Une séquence qui accentue, et révèle les souffrances. Celles par exemple, des femmes au sein de la cellule familiale. Pour Sébastien Lecornu, le temps passé depuis vingt ans à savoir quand sera organisé le référendum, n’a pas fait "beaucoup avancé la cause des femmes dans ce pays". Une pique, diversement appréciée par la classe politique.
"100% de l’activité du Congrès aujourd’hui, c’est de s’occuper de la vie quotidienne des calédoniens. Quand nous votons le chômage partiel pour sauver les emplois, quand nous votons la suppression des taxes pour certaines petites entreprises qui sont au bout du rouleau, ou quand nous votons une indemnité pour les familles endeuillées par le Covid, parce qu’il faut qu’elles financent les obsèques. Tout ça, ne sont que des sujets de vie quotidienne. Je crois que le rôle du ministre, n’est pas de distribuer des bons ou mauvais points aux élus locaux", lance Virginie Ruffenach, présidente du groupe Avenir en confiance au Congrès.
Politiques visant à réduire les inégalités
Les élus ont les mains dans le cambouis depuis toujours, Calédonie Ensemble souligne également. Le parti cite notamment les politiques menées, qui visent à réduire les inégalités sociales et économiques. Des combats sur la durée, qui témoignent des préoccupations pour améliorer le quotidien des gens, même si beaucoup reste à faire.
"On peut inciter beaucoup. Ça ne suffit pas, bien sur. Il demeurera toujours des inégalités auxquelles il faut qu’on s’attaque, ensemble. C’est l’attente principale des calédoniens. Ce sont des questions qui existaient avant. Comme la question référendaire, ou institutionnelle, et qui existeront au lendemain de la 3e consultation. C’est un enjeu déterminant. Et c’est comme ça qu’on conçoit à Calédonie ensemble, la démarche du référendum de projet", assure de son côté Philippe Dunoyer, député de la première circonscription, et membre de Calédonie Ensemble.
"L'école de réussite de la Nouvelle-Calédonie, ne l'est pas pour tout le monde encore"
Du côté des indépendantistes, la crise sanitaire est venue aggraver une situation économique déjà difficile. Les inégalités sociales entre les calédoniens ont été évoquées lors de la rencontre avec le ministre. Une difficulté, qui selon les indépendantistes ne date pas d’aujourd’hui et qui touche surtout, la population océanienne.
"La porte d’entrée pour tout citoyen, pour pouvoir s’insérer dans la société, c’est l’école. Et l’école de réussite de la Nouvelle-Calédonie, ne l’est pas pour tout le monde encore. C’est là, le début des difficultés que peut connaître tout citoyen dans notre société aujourd’hui", regrette Jean-Pierre Djaiwé, président du groupe Uni au Congrès.
Pour clore son deuxième séjour calédonien, le ministre des Outre-mer a demandé aux indépendantistes d’expliquer à la population, l’indépendance de demain. Comme aux loyalistes, de réexpliquer, "l’autonomie de demain".
Le reportage de Thérèse Waïa et Claude Lindor :