Un tribunal australien a rendu vendredi une décision potentiellement lourde de conséquences pour l'industrie minière en invoquant le réchauffement climatique et l'Accord de Paris pour rejeter un projet de mine de charbon.
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Le tribunal des affaires foncières et environnementales de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, dans l'ouest de l'Australie, a estimé que le projet de mine de charbon à ciel ouvert de Rocky Hill, situé à Gloucester, à 220 km au nord de Sydney, intervenait "au mauvais endroit, au mauvais moment".
La décision rendue par le juge Brian Preston se distingue en particulier par le fait qu'elle ne s'appuie pas seulement sur les études d'impact local du projet de la société Gloucester Resources, mais aussi sur les répercussions secondaires en termes de réchauffement climatique liées à l'utilisation du charbon.
"Au mauvais moment parce que les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la mine de charbon et des produits du charbon accroîtront les concentrations mondiales de GES au moment où ce qui est nécessaire et urgent, pour atteindre les objectifs climatiques qui ont été agréés, est une baisse rapide et profonde des émissions de GES", écrit le juge.
"Il faut éviter ces conséquences graves. Le projet doit être refusé", poursuit-il. "Toutes les ressources naturelles ne doivent pas nécessairement être exploitées."
Ainsi le chercheur Will Steffen a-t-il rappelé au tribunal que la température moyenne de surface avait augmenté en Australie d'un degré au cours du dernier siècle.
Les organisations environnementales avaient fait du dossier de la mine de Rocky Hill un "jugement de référence" pour le droit australien en espérant qu'il constituerait un précédent.
L'Australie est un des premiers producteurs de charbon au monde, et son premier exportateur, alimentant les centrales électriques de Chine, d'Inde, de Corée du Sud ou encore du Japon.
La décision rendue par le juge Brian Preston se distingue en particulier par le fait qu'elle ne s'appuie pas seulement sur les études d'impact local du projet de la société Gloucester Resources, mais aussi sur les répercussions secondaires en termes de réchauffement climatique liées à l'utilisation du charbon.
L'Australie est un des premiers producteurs de charbon au monde
"Au mauvais endroit parce qu'une mine de charbon à ciel ouvert dans ce paysage spectaculaire et culturel (...) aura des impacts importants en termes visuel, social et en termes d'aménagements", peut-on lire dans la décision."Au mauvais moment parce que les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la mine de charbon et des produits du charbon accroîtront les concentrations mondiales de GES au moment où ce qui est nécessaire et urgent, pour atteindre les objectifs climatiques qui ont été agréés, est une baisse rapide et profonde des émissions de GES", écrit le juge.
"Il faut éviter ces conséquences graves. Le projet doit être refusé", poursuit-il. "Toutes les ressources naturelles ne doivent pas nécessairement être exploitées."
"Un jugement de référence"
La décision invoque à de multiples reprises l'Accord de Paris sur le climat et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, et des climatologues avaient été appelés à témoigner.Ainsi le chercheur Will Steffen a-t-il rappelé au tribunal que la température moyenne de surface avait augmenté en Australie d'un degré au cours du dernier siècle.
Les organisations environnementales avaient fait du dossier de la mine de Rocky Hill un "jugement de référence" pour le droit australien en espérant qu'il constituerait un précédent.
L'Australie est un des premiers producteurs de charbon au monde, et son premier exportateur, alimentant les centrales électriques de Chine, d'Inde, de Corée du Sud ou encore du Japon.
Eléments de compréhension
- la société derrière la mine Rocky Hill a affirmé que 170 emplois seraient créés;
- la mine devrait produire 21 millions de tonnes de charbon sur 16 ans;
- certaines associations locales ont protesté contre le projet, préoccupées par les impacts environnementaux.