Le projet de loi du pays sur la régulation des marchés passe au Congrès. Dispositif de protection, il prévoit notamment de protéger les produits laitiers de la concurrence extérieure. La mesure ravit la Finc. L’Autorité de la concurrence prévient. Les chambres consulaires protestent.
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Adieu douceurs laitières venues de loin. Les yaourts aromatisés ou additionnés de fruits, mais aussi les fromages blancs, s'apprêtent à être exclusivement issus de productions locales. Une mesure destinée à réguler le marché. Objectif: favoriser la vente de produits calédoniens, en les protégeant des produits importés de métropole ou de nos voisins anglosaxons qui, par leur production à grande échelle, sont vendus moins chers.
Ecoutez Jennifer Seagoe, la présidente de la CCI, au téléphone de Clarisse Watue.
La Finc dénonce le «made in bashing»
La Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie se félicite d'une telle mesure, examinée ce lundi après-midi par le Congrès. «Je crois qu’aujourd’hui, certains se complaisent à faire du made in bashing, à aller mettre sur la place publique certaines entreprises ou certains produits», estime Xavier Benoist, président de la Finc. «C’est ridicule. Aujourd’hui, l’essentiel de ces produits laitiers, qui sont des produits protégés en Nouvelle-Calédonie, sont fabriqués sous licence internationale. Ils sont donc d’une qualité irréprochable.» Et d'assurer: «Pour ceux qui prennent un peu le temps de faire le tour des rayons, ces produits laitiers fabriqués localement sont moins chers que ce qu’on peut trouver dans le Pacifique Sud.»L'Autorité de la concurrence craint des dérives
Du côté de l’Autorité de la concurrence, on met en garde contre les dérives potentielles à laquelle ce dispositif peut aboutir. Comme le risque de position dominante, argumente son vice-président Jean-Michel Stoltz: «Si ce producteur se retrouve en situation de monopole, et qu'il n'y a pas de contrôle du respect qu'il aura, soit d'avoir de l'emploi local, soit de moderniser son outil, il peut très bien se trouver en situation telle qu'il ne ne sente plus tenu de faire progresser son outil de travail, de faire progresser la matière qu'il met en place et qu'il vend, ou de faire baisser les prix.» Raison pour laquelle un arsenal de sanctions est proposé en cas de non respect des engagements.Les chambres consulaires veulent être consultées
Dans ce projet de loi du pays, un article dérange par ailleurs les chambres consulaires, ainsi que le Conseil économique, social et environnemental: selon le texte, elles ne seraient plus obligatoirement consultées à propos des demandes de protection de marché. Mais pas question d’écarter les acteurs économiques, dénoncent à la fois la CCI, la chambre de métiers et celle de l’agriculture. Un courrier commun a été envoyé aux élus du Congrès pour que cette clause soit revue.Ecoutez Jennifer Seagoe, la présidente de la CCI, au téléphone de Clarisse Watue.