Le Vanuatu doit restituer 68 tonnes de bois de santal à une société de Lifou, a décidé la cour suprême de Port-Vila. La cargaison avait été saisie en 2016, et les autorités avaient décidé de vendre aux enchères. Valeur de la marchandise: plus de 200 millions de francs Pacifique.
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Après trois longues années d’attente et de procédures, Sylvie et Léon Qenegeie vont enfin pouvoir récupérer leur cargaison de santal. Une histoire qui remonte à septembre 2016. A l'époque, 68 tonnes de bois réparties en six containers sont saisies par les autorités douanières vanuataises. Du bois de santal essentiellement fourni par l’association Drehu Tapaka.
Un reportage de Sylvie Hmeun et Michel Bouilliez.
Mandat de perquisition
Les caisses font l’objet d’un mandat de perquisition pour fausse déclaration de la valeur marchande. Cinq mois plus tard, la société Santal D’Zyl apprend par voie de presse que les autorités ont décidé de mettre le santal drehu aux enchères. «Au mois de février 2017, il y a eu une vente aux enchères de ces containers, que l’on a apprise par le journal L’indépendant du Vanuatu, précise Léon Qenegeie. A partir de là, on a demandé à [faire] arrêter cette vente aux enchères par la justice.»Que reste-t-il de la cargaison?
Justice qui vient finalement d’ordonner la restitution des 68 tonnes de santal à l’entreprise. «On va suivre les démarches judiciaires, réagit Sylvie Qenegeie. Et après, on essaiera de contrôler la marchandise, de trouver des clients et de vendre.» Encore faut-il savoir ce qui reste de la précieuse cargaison, d’une valeur estimée à plus de 200 millions CFP.Des coupeurs en attente de paiement
Elle est actuellement entreposée dans une zone sécurisée par la police vanuataise. Les coupeurs de santal de Drehu Tapaka, eux, attendent toujours d’être payés. Un dénouement qui intervient à l’heure où la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu viennent de signer leurs premiers accords commerciaux.Un reportage de Sylvie Hmeun et Michel Bouilliez.