La vanille de Nouvelle-Calédonnie est un petit acteur sur le marché mondial, dominé par Madagascar. Mais la situation ne déplait pas aux producteurs du Caillou. Ces derniers ont fait le choix d'une culture artisanale, plus respectueuse de l'environnement. Et de la qualité du produit.
Une petite vanilleraie de Mou, au sud-est de Lifou. Lues Rokuad guide les visiteurs entre les 1500 pieds survivants du cyclone Donna, qui a ravagé les cultures drehu en mai dernier. Il fait partie des dix cultivateurs de vanille certifiés bio selon les normes océaniennes. Derrière eux, la filière compte 400 petits et tout petits exploitants qui ont fait le choix d'une production artisanale, simple complément de revenus.
Deux tonnes par an
Lifou ne pèse que deux petites tonnes de vanille par an. Pourtant, le géant malgache qui domine la production mondiale et booste les cours ne fait pas envie au retraité. «Là-bas, on privilégie la quantité, alors qu'ici, on a décidé de privilégier la qualité», résume Lues Rokuad. Le reportage de Philippe Kuntzmann
La recherche de la haute qualité, telle est la quête de Julien Pascal, impliqué dans le développement à l'export d'une filière vanille. Le producteur de Païta s'est fait connaître par ses gousses givrées de la haute Karikouié, qui lui ont valu d'être médaillé d'argent et de bronze au Salon de l'agriculture.
«Condamnés à faire de l'excellence»
«On est un peu condamné à faire de l'excellence. Si on veut s'imposer sur le marché international face à des mastodontes comme Madagascar, c'est uniquement en produisant un produit radicalement différent de ce qu'on peut trouver ailleurs. Le taux de vanilline est un indice mais après, vous avez la couleur, la texture…», a-t-il expliqué au journal télévisé de ce samedi 6 janvier. Avec Yvan Avril, le cultivateur a parlé «effet terroir», «savoir-faire local» et demande plus importante que la capacité de production.
A Tahiti, en fin d'année 2017, le kilo de vanille préparée atteignait 60 000 F. Cette flambée est liée à la pénurie sur les marchés mondiaux, induite par la mauvaise production de la gousse dans l'Océan indien.
Evolution
Julien Pascal réagissait hier à cet alignement des prix sur les cours mondiaux. «En 2013, j'étais la vanille la plus chère du monde lorsque j'allais sur les salons de l'agriculture, a formulé le producteur, et aujourd'hui, on est moins chers que la vanille qui est moins bonne et on a aucun problème pour vendre.»