Pollution à Maré: le Kea Trader bel et bien suspecté!

Voilà ce qui a été découvert ce 23 février à Patho.
Au vu de tous les éléments réunis depuis que de nouveaux déchets pétroliers ont été trouvés à Maré, la Sécurité civile de la Nouvelle-Calédonie privilégie le scénario de départ: «cette pollution pourrait trouver son origine dans les dommages causés au Kea Trader par le cyclone Gita.»
[MISE A JOUR DE SAMEDI SOIR]

Une réunion stratégique se tenait ce samedi après-midi, à Nouméa, dans le cadre des plans Polmar-terre et Polmar-mer liés aux épisodes successifs de pollutions aux hydrocarbures. Une fois terminée, les autorités ont livré l'état de leurs investigations quant à l'origine des produits pétroliers trouvés vendredi matin sur des plages de Maré. Un temps remise en doute, c'est bien la piste du Kea Trader qui serait privilégiée!

«P​olystyrène et textile absorbant»

«Selon les simulations de dérive réalisées, et au regard des déchets retrouvés sur les côtes de Maré (polystyrène et textile absorbant), cette pollution pourrait trouver son origine dans les dommages causés au Kea Trader par le cyclone Gita», écrit le directeur de la Sécurité civile, Eric Backès dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi. «Les infrastructures du navire endommagées par la houle cyclonique ont pu laisser échapper des résidus d'hydrocarbures impalpables et des eaux graisseuses dont le volume est difficilement estimable.»

Ce survol du Kea Trader le 17 février montre que la houle provoquée par Gita a accentué l'écart entre les morceaux d'épave.

Témoignage

C’est ce vendredi matin que l’alerte a été donnée, notamment par les pompiers de Maré qui ont signalé une pollution éparse sur des plages de l’Est, du côté de Patho. Le jour-même, les agents municipaux comme la population se mobilisaient pour ramasser environ 25 kilos de résidus d’hydrocarbure, qui se présentaient sous la forme de boulettes et de plaques. Ecoutez Reynald Washetine décrire la pollution. Cet habitant de la tribu de Kurine répond à Jeannette Peteisi (photo : Sécurité civile).

«Absence de nappes»

La société mandatée par l'armateur du Kea Trader a été dépêchée sur place pour évaluer la situation et ce matin, une reconnaissance aérienne était effectuée pour vérifier comment elle évoluait, par la Sécurité civile avec la présence d'un gendarme officier de police judiciaire. «Le survol de la côte Est de Maré a permis de confirmer l'absence de nappes d'hydrocarbure à proximité des côtes», rassure Eric Backès. Le retour d'une rotation du Guardian était encore attendue, pour évaluer la situation entre Nengone et le porte-conteneurs prisonnier à environ 90 km au sud-est. Deux navires anti-pollution, le Pacific Titan et l'Emile-Viratelle, se trouvent par ailleurs sur zone, pour surveiller le littoral.

«La pollution la plus importante sur les côtes calédoniennes depuis le naufrage du Kea Trader»


Une soixantaine de kilos

Sur site, les équipes de nettoyage composées de douze intervenants ont à leur tour ramassé 34 kilos de produits polluants et de déchets souillés, décompte la Sécurité civile. En deux jours, ce sont donc une soixantaine de kilos qui ont été enlevés du bord de mer à Maré. «La pollution la plus importante sur les côtes calédoniennes depuis le naufrage du Kea Trader Rappelons que dès ce vendredi, la mairie interdisait par précaution la baignade et la consommation de produits de la mer sur l’ensemble de l’île, jusqu’à nouvel ordre.

Prélèvement effectué le samedi 10 février par la gendarmerie.

Après Tiga

Le 9 février, avant Gita, c'est à Tiga située au nord-ouest de Maré qu'une pollution similaire a été constatée. Un épisode qui serait toujours en cours de traitement. En novembre, les découvertes de ce type s'étaient multipliées aux îles mais aussi à plusieurs endroits de la côte Est. A ce jour, près de 115 kilos d'hydrocarbure se seraient échoués sur le littoral calédonien depuis l'échouement du Kea Trader, le 12 juillet.
En cas de découverte
La Sécurité civile demande aux habitants de ne pas toucher ou ramasser eux-mêmes les boulettes qu'ils pourraient trouver. Mais d'appeler la gendarmerie ou le centre de secours.