La visite, même au pas de course, de Jean-Marc Ayrault à Ouvéa est hautement symbolique. C'est la 1ère visite d'un chef du gouvernement depuis l'assaut de la grotte de Gossanah il y a 25 ans et l'assassinat, un an plus tard, des leaders indépendantistes Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene.
L'image est très forte pour tous ceux qui se souviennent: côte à côte, les veuves de Jean-Marie Tjibaou , Yeweine Yeiwene et de leur assassin Djubelly Wea, qui devisent tranquillement en attendant l'arrivée du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et de son minsitre de l'outremer Victorin Lurel. Que de chemin parcouru en un quart de siècle! Un double drame (5 mai 1988 , 4 mai 1989 ) qui a durablement secoué cette île paradisiaque , laquelle s'est ensuite réconciliée, d'abord avec elle-même, puis avec les familles des deux leaders du FLNKS assassinés, à Hienghène et à Mare.
C'est ce symbole fort qu'est venu délivrer, ici, le 1er ministre d'un gouvernement qui a souligné, à plusieurs reprises, l'incroyable chemin parcouru depuis 1988. Une année qui restera gravée dans les mémoires du pays comme une année à la fois tragique pour la Nouvelle-Calédonie mais aussi porteuse d'un immense espoir né des accords Matignon, celle de la poignée de main entre les ennemis d'hier : Jean-Marie Tjibaou l'indépendantiste et Jacques Lafleur, le chef de la coalition opposée à l'indépendance. Un cheminement vers le vivre ensemble de 25 ans, commencé avec les Accords de Matignon-Oudinot signés quelques semaines après le tragique assaut de la grotte et qui s'est accéléré depuis 15 ans, avec la signature de l'accord de Nouméa qui pousse progressivement l'autonomie de la Nouvelle-Calédonie jusqu'à ses derniers retranchements (à l'exception des pouvoirs régaliens ).
Lorsque Jean-Marc Ayrault est arrivé à Ouvéa, il s'est d'abord recueilli sur la stèle plantée à l'endroit même où quatre gendarmes furent assassinés le 22 avril 1988, lors de l'occupation de la gendarmerie par des militants du FLNKS. Une occupation qui se voulait pacifique mais qui a mal tourné. Qui aurait pu penser que quelques années plus tard, les familles des indépendantistes et ceux des gendarmes tués ce jour là se réconcilieraient grâce à un travail mutuel de longue haleine , effectué notamment par Maki Wea, le propre frère de Djubelly Wea. Un travail de réconciliation qui sera salué par Jean-Marc Ayrault lors du seul discours prononcé sur l'île, à Wadrilla.
Jean-Marc Ayrault s'est ensuite recueilli, à Wadrilla, au milieu de l'île, devant la tombe des 19 indépendantistes kanak tués lors de l'assaut de la grotte de Gossanah . En se retournant, il s'est incliné , à quelques mètre de là, à l'endroit même où tombaient , un an plus tard, le 4 mai 1989, Jean-Marie Tjibaou, Yeiwene Yeiwene et leur assassin Djubelly Wea. Un long recueillement, effectué en fin d'après-midi devant leurs 3 veuves, pour le chef du gouvernement qui a plusieurs fois rappelé, au cours de ce séjour, la nécessité de "poursuivre le travail de mémoire qui, lui seul, permet l'acte de paix et de réconciliation."
Ouvéa est, sans aucun doute, le moment le plus fort de la visite de Jean-Marc Ayrault. Car, au fond, entre drame et reconstruction, reconstruction et réconciliation, c'est ici, dans cette île, que s'est jouée , en 25 ans, la plus exemplaire des démarches menant vers une conscience commune des erreurs passées, condition indispensable à l'accomplissement d'un destin mené en commun.
gonzague.delabourdonnaye@francetv.fr
Revoir ICI notre page spéciale "Evénément d'Ouvéa : un devoir de mémoire " réalisée par le service web de NC1ère à l'occasion de la commémoration des 25 ans des événements tragiques d'Ouvéa (Avril et mai 1988) .
C'est ce symbole fort qu'est venu délivrer, ici, le 1er ministre d'un gouvernement qui a souligné, à plusieurs reprises, l'incroyable chemin parcouru depuis 1988. Une année qui restera gravée dans les mémoires du pays comme une année à la fois tragique pour la Nouvelle-Calédonie mais aussi porteuse d'un immense espoir né des accords Matignon, celle de la poignée de main entre les ennemis d'hier : Jean-Marie Tjibaou l'indépendantiste et Jacques Lafleur, le chef de la coalition opposée à l'indépendance. Un cheminement vers le vivre ensemble de 25 ans, commencé avec les Accords de Matignon-Oudinot signés quelques semaines après le tragique assaut de la grotte et qui s'est accéléré depuis 15 ans, avec la signature de l'accord de Nouméa qui pousse progressivement l'autonomie de la Nouvelle-Calédonie jusqu'à ses derniers retranchements (à l'exception des pouvoirs régaliens ).
Lorsque Jean-Marc Ayrault est arrivé à Ouvéa, il s'est d'abord recueilli sur la stèle plantée à l'endroit même où quatre gendarmes furent assassinés le 22 avril 1988, lors de l'occupation de la gendarmerie par des militants du FLNKS. Une occupation qui se voulait pacifique mais qui a mal tourné. Qui aurait pu penser que quelques années plus tard, les familles des indépendantistes et ceux des gendarmes tués ce jour là se réconcilieraient grâce à un travail mutuel de longue haleine , effectué notamment par Maki Wea, le propre frère de Djubelly Wea. Un travail de réconciliation qui sera salué par Jean-Marc Ayrault lors du seul discours prononcé sur l'île, à Wadrilla.
Jean-Marc Ayrault s'est ensuite recueilli, à Wadrilla, au milieu de l'île, devant la tombe des 19 indépendantistes kanak tués lors de l'assaut de la grotte de Gossanah . En se retournant, il s'est incliné , à quelques mètre de là, à l'endroit même où tombaient , un an plus tard, le 4 mai 1989, Jean-Marie Tjibaou, Yeiwene Yeiwene et leur assassin Djubelly Wea. Un long recueillement, effectué en fin d'après-midi devant leurs 3 veuves, pour le chef du gouvernement qui a plusieurs fois rappelé, au cours de ce séjour, la nécessité de "poursuivre le travail de mémoire qui, lui seul, permet l'acte de paix et de réconciliation."
Ouvéa est, sans aucun doute, le moment le plus fort de la visite de Jean-Marc Ayrault. Car, au fond, entre drame et reconstruction, reconstruction et réconciliation, c'est ici, dans cette île, que s'est jouée , en 25 ans, la plus exemplaire des démarches menant vers une conscience commune des erreurs passées, condition indispensable à l'accomplissement d'un destin mené en commun.
gonzague.delabourdonnaye@francetv.fr
Revoir ICI notre page spéciale "Evénément d'Ouvéa : un devoir de mémoire " réalisée par le service web de NC1ère à l'occasion de la commémoration des 25 ans des événements tragiques d'Ouvéa (Avril et mai 1988) .