Santé : quand la médecine traditionnelle se transmet en héritage

A Lifou, la médecine traditionnelle tient encore une place importante. Ceux qui détiennent les connaissances ancestrales transmettent leur savoir, aux plus jeunes notamment. 

"On met à bouillir le dridrem pour nettoyer le corps et le sang." Nasale Kobi prend le temps d'expliquer sa recette à ses deux petites-filles. "C'est mieux de boire le médicament chaud, ça passe mieux avec l'amertume", glisse-t-elle. Dans la cuisine du domicile familial, une grosse marmite pleine de feuilles de dridrem chauffe. "On va laisser bouillir une heure puis on va mettre le médicament en bouteille et conserver tout cela au réfrigérateur", ajoute-t-elle. Selon ces mamans de Drehu, il faut boire un verre tous les matins, avant le petit-déjeuner, pour que le médicament soit efficace. 

Des plantes pour faciliter la digestion 

Sur la terrasse, les femmes attablées boivent une autre mixture. Dans le saladier, des feuilles de Thepë préalablement froissées et trempées dans l'eau. Une plante qui, selon ces femmes, facilite la digestion. Sarah Meray trouve la décoction amère mais efficace : "Je préfère boire le médicament tiède ou chaud, c'est plus efficace pour le corps", sourit-elle. 

A Lifou, certaines recettes sont gardées secrètes dans les familles et les clans. "Si je donne ma recette à quelqu'un, il y aura un effet, dans le cas contraire ça ne marchera pas", assure-t-elle. Mais ces femmes acceptent de partager leurs connaissances motivées par "l'amour du prochain".  

Le reportage de Clarisse Watue et de Carawiane Carawiane :