Le masseur nomade

Dans les îles, sur la Grande Terre, Benoît Nyikeine emmène partout sa complice la plus fidèle : sa table de massage pliable ainsi que tous ses onguents. C'est l'unique masseur de Lifou, une profession peu répandue chez les Kanak. L'homme de Drehu s’est formé sérieusement depuis 2009.

« Je suis passé par le massage sportif, puis le massage thaï et ensuite le massage suédois »
Benoît emploie toutes les techniques de massage. Le sexagénaire pratique aussi la réflexologie plantaire.
Bref, Benoît Nyikeine sait aussi bien masser les muscles, les intestins, le foie, les pieds, un atout supplémentaire pour clients exigeants.

Zen attitude

A chaque fois, Benoît Nyikeine pose sa table de massage dans un hôtel ou un gîte.
Préparation de la salle, disposition de tout le matériel, il lui faut 20 mn d’installation avant l’accueil du premier client. 
« Bonjour Mathilde, merci d’être venue, et de passer un petit instant de détente et de lâcher prise".

Depuis la création de son entreprise, il y a 12 ans déjà, les hôtels et les gîtes de Lifou, le sollicitent régulièrement pour des séances de massage.
Benoît Nyikeine se déplace également à domicile sur Lifou et sur la grande terre.
Son planning est souvent chargé. Chaque semaine, 10 personnes font appel à ses services.
30% de locaux et 70% de touristes (hors période de Covid évidemment).

Une vraie réussite

Parmi les locaux, il y a des professeurs, des médecins, des infirmiers qui viennent s'offrir un plus, avec le dépaysement que représentent les îles. Ils se font masser, pour optimiser leur détente, un lâcher prise salvateur....Avec leur masseur d'un jour, fini le stress du quotidien.
« c’est très agréable, je me sens Zen » Voilà la plus belle récompense que les clients peuvent offrir à leur masseur éphémère.
Et puis selon le professionnel, cette intimité est aussi un moyen de tisser des liens, et de partager des conversations, ou des émotions pour ceux qui sont les plus silencieux.
Plus qu'un métier Benoît Nyikeine en a fait sa raison d'être.

Reportage de Clarisse Watue et Christian Favennec :